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LA COLOMBIERE

LA COLOMBIERE

ou l'Art de s'emmêler les pinceaux entre Atelier et Vie de famille

Le bruit des vagues...

... qui me comble de paix et de bonheur, qui m'apporte le calme dont j'ai tant besoin, qui me régénère et me donne le courage de continuer à avancer dans ce monde de brutes bruyantes.

C'est paradoxal, car la mer fait énormément de bruit pour celui ou celle qui n'y est pas habitué(e).

Les vagues qui frappent la plage, selon qu'il y ait du vent ou non, les rouleaux qui se jettent sur le sable, tout cela fait un bruit assez impressionnant. L'océan a encore plus de puissance, et son bruit est différent de celui de la mer, mais qu'importe, les deux me font un bien fou.

Même lorsqu'il y a du monde sur la plage, que les enfants jouent et crient dans l'eau, cela ne me dérange pas, parce qu'il suffit que je détourne mon attention et la reporte sur l'eau pour que son bruit à elle m'envahisse et me berce, comme une espèce de coque de protection.

Je retrouve vaguement (oups, jeu de mot tordu) cette sérénité lorsque je mets mes bouchons d'oreille la nuit pour dormir, ou bien le jour lorsqu'il y a trop de bruits autour de moi. Le bruit de mon sang qui circule dans mes veines me rappelle le chant des vagues.

Je suis rentrée depuis 24 heures, et j'ai le déplaisir de débarquer dans mon quartier en plein match de la coupe du monde de foot. Que la France soit finaliste me laisse de marbre, je m'en contrefiche allègrement. Mes enfants aiment regarder ce sport avec leur papa mais ils ont également bien compris que ce n'était pas mon truc, surtout vu les nuisances que cela m'impose.

Parce que là, tout à coup, je regrette amèrement ma plage de sable fin, le bruit puissant du ressac de l'océan quand l'eau monte ou descend, le vent qui souffle dans mes oreilles, la chaleur du soleil sur mes épaules, ce geste tendre que peut avoir la nature envers moi, lorsqu'elle me sert dans ses bras pour me rappeler que je suis vivante, qu'elle cherche à me protéger et à me soigner, qu'elle me couvre d'or en déversant sur moi des milliers de grains de sable doré qui danse dans l'eau comme autant de paillettes dorées quand les autres humains provoquent ma lente et inexorable mort intérieure...

Au moment où j'écris ces quelques lignes pleines de nostalgie, j'ai une bande d'énergumènes sous ma fenêtre qui se croit autorisée à foutre le bordel parce qu'une équipe de foot a gagné une coupe. Ils n'ont certainement jamais tapé dans un ballon de toute leur vie, ou alors en dilettante histoire de passer le temps avec leurs potes, et là, d'un coup d'un seul, ils se sentent investis d'une mission quasi divine : faire le plus de bruit possible et revendiquer leur nationalité française.

Juste parce que l'équipe de France a gagné...

J'appelle ça vivre par procuration, un peu comme dans la chanson, laisser défiler sa vie en regardant celle des autres qui s'étale à la une des journaux. Ou qui passe à la télé. Ou sur les appli des téléphones.

Sauf que, ce bruit là, je l'aime pas. Je veux celui des vagues. Celui de l'océan. Qui vous rappelle que vous n'êtes pas grand chose face à la force de la nature. Et que les certitudes humaines ne font finalement pas le poids face à elle.

Amicalement,

Isa

 

PS : combien de temps peut durer l'effet "Coupe du monde" à votre avis ?

Je suis toujours sidérée de cette manière qu'ont les gens de s'approprier des victoires qui ne sont pas les leurs, pour lesquelles ils n'ont rien fait, et qui sont persuadés qu'ils en ont le droit.

Ce soir, si les footballeurs français ont gagné, c'est soit disant pour chaque français, pour la France, pour l'honneur, pour l'avenir.

On dirait qu'ils viennent de sauver le pays ! Sauver de quoi au juste ?

Moi ce que j'ai vu ce soir ne me fait pas plaisir : des jeunes saouls jusqu'à l'os, insultant les personnes censées qui les mettent en garde contre eux mêmes, menaçant même de frapper si on les empêche de détruire, se comportant comme des singes excités et se soulageant comme des animaux dans les haies... et qui sont partis pour une longue nuit de beuverie qui finira en drames pour certains.

Chronique d'une catastrophe annoncée... On dirait des enfants capricieux à qui on interdit de mettre les doigts dans la prise...

Moi, je ne suis pas fière d'eux. Et certainement pas de mon pays qui laisse une minorité exaspérante prendre le reste de la population en otage. Car ce soir, si tu n'aimes pas le foot, c'est que tu n'es pas un bon français, et tu n'as surtout pas le droit de t'exprimer.

Il aurait fallu que je puisse partir vivre dans un endroit désert pour échapper à ça, mais voilà, je n'en ai pas les moyens, moi.

Tout ça pour un ballon ?

 

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