LA COLOMBIERE

Depuis quelques semaines, j'ai créé un compte Instagram...

Alors, oui, je sais, vous allez me dire que je me parjure toute seule, moi qui avais juré les grands dieux que jamais, ô grand jamais, je n'aurais de compte Facebook...

Bon, dans un premier temps, j'étais comme vous : plus que septique et pas franchement motivée, mais je commençais à sérieusement douter de la validité de mes choix, vu la pauvreté de mes vues sur mon blog ou sur mon site.

A quoi ça pouvait bien me servir, ça ?

Dans la continuité des changements voulus

Et puis, sur l'impulsion de mes enfants, j'ai étudié tout ça de près, et j'ai pu constater que les règles concernant le copyright et le travail des artistes étaient un peu mieux protégés sur Instagram que sur Facebook.

Ensuite, comme j'ai pris des décisions de changement en ce début d'année 2019, après des jours de cogitations et de tergiversations, et surtout avec l'aide de mon fils aîné, j'ai franchi le cap...

Enfin, vu que j'avais décidé de me bouger et que j'ai entrepris un truc incroyable pour moi, à savoir démarcher quelques lieux où je pourrais éventuellement exposer mes toiles, créer un compte Instagram allait dans la continuité et surtout, la logique des démarches à entreprendre pour changer les choses.

Tout ça m'a couté, que ce soit en temps mais surtout en changement psychologique. Il a fallu que je discute avec plusieurs personnes, notamment les gérants des lieux d'exposition, pour que je comprenne que, malgré mes envies et mes besoins, je ne pouvais pas rester seule dans mon coin, à attendre que les autres me trouvent.

Parce qu'ils ne me chercheraient pas. Tout simplement.

On fait le point

Il est donc temps de faire avec vous un petit compte rendu de la situation...

Alors, concernant mes vues, c'est pas vraiment le chambardement.... on pourrait même dire que c'est carrément désespérant de voir que ses créations n'intéressent quasiment personne... parce que moi je dis, 30 personnes qui "like" sur les milliers de gens qui "scrollent" tous les jours, ça vous met le cafard et plutôt deux fois qu'une.

Le pire, c'est que j'approche péniblement la centaine d'abonnés, donc où sont ils quand je publie un nouveau truc ???

Je vais pas me mentir, j'avais espéré beaucoup mieux que cela, surtout en ayant jeté un coup d'oeil aux publications de certains "artistes" qui semblaient facilement réunir dans les 500 voire plus "like".

Ensuite, c'est encore du travail supplémentaire que je me suis créé, comme si je n'en avais déjà pas suffisamment au passage.

Je ne sais pas comment les autres utilisateurs gèrent leur compte, notamment les artistes, mais en ce qui me concerne, j'ai décidé de faire des tableaux par couleurs, pour qu'il y ait une certaine harmonie lorsqu'on regarde tout ça sur un téléphone...

J'ai donc retrié toutes mes photos, et il y en a un nombre considérables, étant donné que j'ai environ 10 ans de productions de tableaux à mon actif.

Puis j'ai tout classé en groupes et paquets de 6 à 9 photos, pour les publier trois par trois (je ne sais pas si vous connaissez Instagram, mais le fait qu'il y ait des lignes de trois photos pose problème si vous ne voulez pas avoir de décalage dans les publications, et comme j'utilise très souvent des bannières, composées de trois photos elles aussi, je dois publier trois par trois pour garder une certaine cohérence visuelle).

Tout ça m'a demandé à nouveau des journées de travail, et j'avais pas vraiment besoin de ça, mais bon, j'ai fait un choix, pris une décision, autant faire les choses correctement et surtout, dès le début, pour ne pas avoir à regretter plus tard mes choix esthétiques de publication.

Parce que, en tant qu'artiste, je voulais surtout présenter mon travail sous un autre regard, essayer de "construire" mes présentations, et non pas "balancer" des photos juste pour dire : "J'ai publié une photo !"

Remise en question, une de plus

Mais je me demande tout de même si j'ai bien fait et si ce n'est pas une nouvelle dépense d'énergie pour rien, ou pour pas grand chose en tout cas.

Surtout que cela a provoqué chez moi une vilaine remise en question !

Vulnérable comme je suis et manquant toujours autant de confiance en moi, je me suis mis en tête pendant plusieurs jours que ce que je faisais n'avait aucune valeur, que ça n'intéressait personne et que ça n'intéresserait jamais personne, et que ce n'était pas ça qui allait m'apporter la visibilité qui me manque tant...

Pire, j'ai même envisagé, comme toujours quand je suis confrontée à une difficulté, d'arrêter de peindre...

Autant dire une bonne grosse claque !

Je suis restée une dizaine de jours face à mes toiles blanches, sans plus réussir à avancer, ou en tout cas, en reniant systématiquement tout ce que je faisais, et un peu à la manière de Pénélope, je défaisais en soirée ce que j'avais mis la journée à créer.

Du grand n'importe quoi.

Il a fallu un coup de pied aux fesses de mon Chum ainsi qu'une sérieuse introspection personnelle pour que je cesse mes jérémiades et reprenne la distance salutaire et nécessaire d'avec ce fichu réseau social.

Tout le monde me l'avait pourtant dit, et tout le monde m'avait également incité à la patience, mais je n'ai pas écouté.

Bon, on se reprend !

Au final, si ça n'apporte rien de plus à la situation, j'aurai au moins eu le mérite d'essayer. Je me prends trop la tête de toutes manières (non ? sans blagues ?).

Cette histoire m'aura servie de leçon et m'aura fait redescendre dare dare sur terre, en cassant au passage mon petit ego qui prenait du bidon et ça, c'est une bonne chose de faite.

J'ai repris le droit chemin, relu mes notes et mes fiches de travail (oui, je suis très organisée dans mon foutoir !) et j'ai enfin calmé le jeu et retrouvé la voie que je m'étais fixée en début d'année.

Et plus question de m'en éloigner, quoi qu'il se passe sur Instagram !

Surtout que, sur Pinterest, mon compte a dépassé les 1600 vues !!! Bon, toujours 0 en abonnés, mais on fera avec... mon ego aura de quoi gonfler sur ce coup...

Amicalement,

Isa