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LA COLOMBIERE

LA COLOMBIERE

ou l'Art de s'emmêler les pinceaux entre Atelier et Vie de famille

Il faudra être très sage...

... Si on veut pouvoir passer Noël tous ensemble

Cette année, je n'apprendrais rien à personne, tout est bizarre, bousculé, inhabituel, et pour faire plus court : compliqué.

On a une pandémie sur le dos.

Oui, je préfère le réécrire, pour que chacun le lise bien et surtout, intègre enfin le concept.

Nous sommes en fin d'année, cela fait presque un an déjà que le virus Covid-19 circule parmi nous et pour certains d'entre nous, même si nous ne les connaissons pas, il leur aura été fatal.

Aujourd'hui, il y a des gens qui se préparent à passer Noël dans la douleur et le chagrin, à cause de cette saloperie. Oh, les esprits chagrins diront "ben comme toujours, vu qu'il n'y a pas QUE le virus dans la vie". Moi je réponds "SI, plus que d'habitude !". Car on va devoir rajouter toutes les victimes des dommages collatéraux et on en connaît tous. Et si ce n'est pas encore le cas, dans quelques temps, mois, années, les chiffres parleront et on découvrira avec effarement que la Covid-19 aura fait bien plus de dégâts qu'on ne l'avait supposé au départ.

Mon entrée en la matière devant être claire pour tout le monde maintenant, je dirais que, si vous êtes encore là, c'est que vous adhérez à mon idée, qui est la suivante : on y est, on doit faire avec, mais on fait comment ?

Pas question pour moi de faire comme la plupart des gens autour de moi : à savoir de manière inconsciente, égoïste, m'en-foutiste, voire pas concerné du tout.

J'ai de la "chance" entre guillemets de ne pas avoir une famille très importante. Je suis pourtant maman d'une famille nombreuse, mais c'est justement elle qui a fait le ménage autour de nous. Donc, à Noël, c'est très souvent en comité réduit que nous nous retrouvons, et bien que nous ne dépasserons pas le chiffre officiel conseillé par le gouvernement, cela n'empêche pas que nous devons être très prudents car nous comptons parmi nous des personnes dites "fragiles" et il est hors de question que ça se passe mal.

Je réfléchis à tout ça depuis des semaines, et bien avant que le gouvernement ne nous fasse je ne sais quoi comme promesse, menace ou autre joyeuseté du genre. Noël, ça tombe à peu près à la même date chaque année, et pas besoin d'être devin ou énarque pour comprendre qu'il allait falloir faire preuve de prudence et d'intelligence.

Je commence à mettre au point ma stratégie depuis quelques jours. Et pour ne rien laisser au hasard, j'ai cherché sur internet quelles étaient les recommandations de rigueur et ce qu'en pensaient nos dirigeants ainsi que les scientifiques. Disons le tout net : tant que les personnes à risques ne seront pas vaccinées, on devra continuer à faire attention et à ne mettre aucune vie en danger.

J'ai bien dit : aucune.

Alors voilà ce que ça donne. Je ne vais pas vous faire l'affront de lister ici tout ce que j'ai appris. J'ai concentré toute mon attention sur cet article là, parce qu'il m'a semblé au final être le plus complet et le plus correct.

Et j'ai donc commencé à le suivre, en faisant la première chose de la liste, à savoir : en discuter avec les intéressés. Donc réunion au sommet avec mon époux et mes enfants, puis coup de fil à ma maman, pour un point sur la situation à J-15.

1) Communiquer avec toutes les personnes concernées et prendre en considération tous les paramètres

Comme je le disais, chez nous, ça va aller relativement vite. Ma mère et moi centralisons la plupart des informations concernant les autres membres de la famille, donc ça va vite pour faire le point. Il ressort que, notre grande chance cette année, c'est que les enfants seront en vacances une semaine pile avant Noël, ce qui est rare. Ils auront donc le temps de se reposer et... d'incuber n'importe quel virus, qu'il soit estampillé "hiver" ou "covid".

Donc pendant cette période, nous redoublerons d'attention, le moindre éternuement sera passé au microscope et surtout, les enfants ne courront plus partout avec n'importe qui, ce qui limitera encore plus nettement la propagation du virus.

Du moins dans notre famille.

Parce que, quand je lis, écoute, entends et comprends ce que les gens disent autour de moi, je me dis que les oiseaux de mauvaise augure qui annoncent une troisième vague... ont bien raison !

Tout le monde fait ses plans dans son coin, sans se soucier du voisin, et il y en a même qui s'exclament, tout étonnées : "Ah bon ??? On est toujours en confinement ????". J'abandonne...

Revenons à ma famille. Si la moindre maladie se déclenche, on stoppera tout, et chacun restera chez soi, même pour une simple gastro, car cela AUSSI aurait de fatales répercussions sur la santé de certains membres de notre famille. Donc on fait pas les idiots, et on ne prendra aucun risque. On se tient au courant mutuellement et on s'informe dès qu'il y a le moindre changement dans l'état de santé des uns et des autres.

Il est également nécessaire de tenir compte de l'état psychologique des uns et des autres. Certains membres de votre famille ne pourront pas passer Noël seuls, il ne peut en être question, car ces personnes ont besoin de voir toute leur famille à Noël, leur équilibre psychologique en dépend.

D'autres encore pourraient être très angoissés à l'idée de se réunir à Noël et préfèreraient sans doute rester seuls, mais n'osent pas forcément le formuler, de peur de passer pour des trouillards ou autres.

Il faut en parler. Aborder toutes les questions possibles et imaginables. Et ne pas oublier non plus que les enfants aussi ont des états d'âme et des angoisses, parfois bien plus violentes que celles des adultes. Alors,

COMMUNIQUEZ !

2) Préparer un plan de table cohérent, adapté et sécurisé tout en respectant les gestes barrières

Certains politiciens "particulièrement doués" ont à priori encore mis... les pieds dans le plat. Bon, elle était facile celle là, maintenant qu'elle est faite, passons... au plat suivant.

Pas question de faire manger "Papi et Mamie dans la cuisine" comme l'ont préconisé un temps certains, mais peut être faut il envisager les choses autrement. Pas question par exemple de faire un buffet, ni de se passer les plats à table.

De mon côté, j'ai donc décidé de faire une "immense table", en respectant le nombre maximum d'adultes de 6. On rentrera la table du jardin qui est très grande, et on installera les personnes vulnérables en respectant une grande distance entre chaque convive.

Je ferais en sorte de pouvoir aérer la pièce plusieurs fois dans la soirée, ce qui ne fera pas de mal, parce que même en temps normal, autant de membres réunis dans la même pièce, la chaleur est toujours vite un souci. On chauffera les moineaux, mais tant pis !

Je préparerais les assiettes moi même, tout en respectant les gestes barrières, et je servirais les convives un par un. Pas de déplacement autre que les miens dans la pièce.

Et chacun n'utilisera que ce qu'il a devant lui, tout sera mis en portion individuelle, y compris les boissons.

Pour aller plus loin, et parce que nous le faisons déjà, je vais coudre de jolis masques dans du tissu de Noël, et nous essayerons de les porter les plus longtemps possible avant de passer à table.

D'un autre côté, pas de panique, même si je comprends pas tout : il n'y aurait aucun risque de contamination par le biais de la nourriture, mais il y en aurait en s'échangeant des cadeaux... hum... c'est là que je vois que je n'ai pas fait d'études parce que je ne comprends pas la mécanique ni la logique du truc... si je suis contagieux et que je te passe le pain, je vois pas en quoi ce serait moins dangereux que de te filer un cadeau ?

Après, n'allez pas non plus tout mettre dans le four pour désinfecter ! Le téléphone dernier cri que vous vouliez offrir à votre petit dernier risque de ne pas apprécier ! Mais il semblerait qu'il faille se désinfecter les mains chaque fois qu'on s'échange un truc...

Je pense que, en centre de table, je vais mettre des flacons de gel hydroalcoolique ! Non, pas le droit d'en boire, et je vais tâcher de les déguiser façon "père noël" ou "bonhomme de neige" pour les assortir à ma déco de table... je ne plaisante qu'à moitié !

Bon, on commence à comprendre la logique.

3) Et surtout : il serait peut être temps de se réinventer

On pourrait aussi envisager ces fêtes comme la possibilité de changer les façons de faire, être peut être plus simples dans nos façons de célébrer les fêtes de fin d'année ou mettre en place de nouvelles traditions familiales. J'avoue que je serais bien tentée par l'idée... mais il me manque encore deux ou trois moyens matériel pour y parvenir.

Je pense également à toutes les personnes pour qui les fêtes de fin d'année sont une réelle souffrance, ou une immense contrainte, dans le sens où les réunions de famille, ce n'est pas forcément idyllique pour tout le monde, voire plutôt l'enfer. Pour certains, il sera plus simple de refuser les invitations par souci des autres, plutôt que de s'imposer une mise en scène hypocrite et douloureuse.

Pourquoi pas un simple apéritif festif avec un échange simplifié de cadeaux ? Ou un repas virtuel, comme beaucoup faisaient durant le premier confinement ? Alors bien sûr, tout ça, c'est aussi joli sur le papier que fantasmagorique dans la vraie vie... Je sais bien que certains lobbying sont tout puissants, qu'il faut aller faire ses achats de Noël dans les magasins si on veut faire tourner l'économie, je sais bien qu'il faut claquer presque toute sa paye en grosse bouffe, alcool et autres joyeusetés pour le foie, toujours dans un souci de soutien de l'économie, qu'elle soit locale ou pas... Je sais tout ça.

Mais c'est bien ça le drame au final... Cette pandémie, qui révèle et met en lumière (et pas dans le bon sens du terme, hélas) tous les travers qu'a pris notre société de consommation. Toutes les catastrophes annoncées qui se jouent sous nos yeux plus ou moins consciemment.

Je ne suis pas négative pour autant. A mon petit niveau, si je veux vraiment fêter Noël de manière plus simple, je peux le faire. D'ailleurs, c'est déjà ce que je fais ! Nous sommes bien loin dans notre famille des dépenses absolument vertigineuses que chaque français fait "habituellement". Et quand on sait qu'en plus, ces chiffres sont une moyenne, et que l'on sait bien que la plupart des gens sont "normaux", dans le sens où ils ont les mêmes moyens que nous, on n'ose imaginer ce que les "autres", ceux qui en ont les moyens, dépensent réellement pour l'occasion...

Mais je sais aussi que, si je ne dépense pas un peu les sous que j'ai économisé pour cette période de l'année, je n'aiderais pas le reste de la société... Surtout maintenant. Beaucoup de personnes, des êtres humains, vont se retrouver dans une immense précarité, avec des répercussions sur leur entourage que je n'ose même pas imaginer.

Et parce que, Noël, ça veut avant tout dire pour moi "partage", je me dois de penser à tout ça, même si je ne peux pas y faire grand chose... Je ne pourrais malheureusement pas aller faire mes courses de Noël chez le commerçant local, car je n'ai pas les moyens financiers nécessaires. Parce que je surveille constamment mon budget, et que je me dois aussi de m'occuper de mes enfants avant de vouloir sauver la planète (même si la vie des uns dépend de la survie de l'autre).

Mais nous en parlons ensemble, nous essayons de comprendre le monde qui nous entoure, et nous essayons de saisir les mécanismes de fonctionnement. Ce n'est pas toujours facile pour les enfants de saisir certains concepts mais ils essayent et c'est la seule chose qui compte.

Chaque année, tout le monde en parle, tout le monde le dit, il faut partager davantage, il faut donner aux plus démunis, mais on nous parle encore et toujours "argent, argent, argent". Je vais pas vous mentir : difficile pour moi de donner de l'argent que je n'ai pas. Rien que de réunir une somme convenable pour le calendrier des pompiers est un défi dans notre famille ! Mais j'y arrive.

Cependant, je ne peux pas donner à tout le monde, et il y a de plus en plus de sollicitations autour de nous, et il va y en avoir encore bien plus cette année à cause de la pandémie. Comment on fait pour résister à cette pression ? J'ai du mal à faire l'autruche, mais je ne peux pas donner, sinon je prendrais à mes enfants pour donner à d'autres, où est l'intérêt ? Certains diront que "quand on veut, on peut". C'est vrai.

Mais il y a aussi un moment où il faut arriver à se préserver de tout ça et parvenir à se convaincre que l'on fait de son mieux et que l'on ne pourra pas sauver toute la planète. Que l'on fait déjà tout ce que l'on peut pour améliorer les choses à son petit niveau mais qu'il faut penser aussi plus global.

Alors cette année comme d'habitude, les enfants feront le tri dans leurs jouets (même s'ils en ont de moins en moins, vu qu'ils grandissent vite) et les apporteront au collège pour participer au "Noël des copains", et cette année encore, nous choisirons soigneusement les quelques achats de décoration "made in China" que nous pourrons nous offrir, et nous fabriquerons le reste "made at home" comme nous l'avons toujours fait.

Je fais partie de cette génération qui fabriquait des étoiles dorées pour le sapin de Noël en conservant soigneusement l'emballage des plaques de chocolat que ma mère achetait pour le goûter tout au long de l'année... étoiles que j'offrais ensuite à mes proches parce que je n'avais pas grand chose d'autres à leur offrir, et du haut de mes quelques années, je ne doutais jamais que ce ne fut le plus beau cadeau du monde.

En tout cas, les personnes qui m'aimaient me le laissaient croire et finalement, c'était peut être ça, le plus important.

Je vous souhaite à tous de trouver votre solution, et de mettre en place les mesures claires et précises qui nous permettront à tous de passer du temps avec les gens que nous aimons, sans nous mettre en danger. Car une fois de plus, si nous avons le droit de faire ce que nous voulons de NOTRE vie, nous n'avons pas le droit de jouer avec celle des autres.

"Là où commence la liberté des uns, s'arrête celle des autres".

Je connais cette maxime depuis que je suis toute petite, elle était accrochée dans la cage d'escalier qui menait à ma chambre, je la lisais plusieurs fois par jour et elle a forgé mon petit caractère. Je vous la livre aujourd'hui, vous la connaissez tous, je ne cherche même plus à savoir de qui elle est, car elle doit surtout être, et aujourd'hui plus que jamais.

Prenez soin de vous, et plus que jamais, prenez soin des autres ! Sans oublier de dire... merci.

Amicalement,

Isa.

 

 

 

 

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