ou l'Art de s'emmêler les pinceaux entre Atelier et Vie de famille
17 Mars 2021
Nous sommes la semaine du 10 mars et le temps est superbe : frais la nuit bien sûr, mais déjà très chaud en journée et le soleil tape déjà fort.
Après des semaines à cogiter et à tracer des lignes obscures sur le sol, je suis fin prête pour lancer le début du chantier. J'ai réquisitionné les muscles de mon chum et c'est parti !
Nous avons commencé par déplacer les deux pergolas que nous avions sur le terrain. L'une servait vaguement à se protéger du soleil dans le jardin sur l'arrière de la maison, l'autre nous servait pour les préparatifs d'Halloween... et comme il n'y aura probablement plus d'Halloween tels que nous les avons connus par le passé, j'ai recyclé sans trop d'états d'âme la structure en métal pour délimiter mon futur jardin de sorcière.
Nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve de ce côté...
Le but est de protéger au mieux la zone où j'ai choisi d'implanter mon petit jardinet, un peu trop exposé au vent et surtout, aux regards des passants. L'idée est de pouvoir éventuellement recouvrir les structures de bâches ou de voiles d'hivernage si le besoin s'en faisait sentir l'hiver prochain.
Et pour la vue... restait plus qu'à faire fonctionner mon petit cerveau, en fonction des moyens à ma disposition...
Cela faisait plusieurs mois que j'empilais les palettes dans un coin de mon jardin, au grand dam de ma voisine qui ne supporte pas que les choses ne soient pas aussi nickel que chez elle, où tout est tiré à quatre épingles.
Et bien je ne suis pas comme ça, ma p'tite dame ! Chez moi, c'est Bord... and co et ça l'a toujours été !
Les palettes en question m'ont permis de fabriquer une palissade, car il n'y a pas d'autre terme, pour contenir d'une part les piles de végétaux que j'entasse (je n'ai pas de remorque ni de broyeur, alors pour transporter tous les débris végétaux à la déchetterie ou bien les réduire en morceaux, je n'ai pas vraiment d'autre alternative que de garder le tout sur mon terrain)
et d'autre part, pour délimiter le jardin et me cacher un peu du vis à vis très important sur la rue.
Nous avons également délimité les trois zones principales des futures plantations, en préparant une espèce de "lit", toujours avec des palettes, pour protéger au mieux mes petites plantes qui aiment la chaleur.
A ce stade, nous sommes tombés en panne de... palettes ! Et en attendant la prochaine fournée, j'ai commencé à préparer le sol.
Notre maison est située sur un terrain plutôt grand (du moins, c'est le plus grand du lotissement) mais dont la qualité de terre est plus que médiocre. A vrai dire, le sol est constitué d'une terre tout juste bonne à fabriquer de la céramique et qui, par le passé, a servi de déchetterie à tous les voisins du coin.
Comme le terrain était le plus grand, il était également le plus cher, et tous les autres se sont vendus rapidement, sauf lui. Comme il était plus ou moins laissé à l'abandon et que tous les autres propriétaires avaient commencé à construire... ni vu ni connu, la plupart de leurs déchets de construction ont atterri sur celui ci... je déterre encore à ce jour des trucs plus bizarres les uns que les autres ! Et nous cherchons toujours le reste de la voiture qui va avec les clés, les enjoliveurs et autres joyeusetés que nous avons déjà déterrés avec les enfants, notamment lorsque nous avons creusé le bassin pour nos poissons rouges... bref ! Revenons à notre jardin !
Pour espérer cultiver des plantes vigoureuses, je ne pouvais me contenter de labourer et de planter dans une terre aussi ingrate. Quelques journées de recherche et d'étude plus tard, j'avais pris ma décision : celle de préparer ma terre selon la méthode dite des "buttes" ou des "lasagnes", selon ce que je chercherais à obtenir comme résultat.
Et c'est là que mon tas de végétaux en décomposition depuis des années allait jouer un rôle phare !
Il fallait absolument que je trouve une solution pour transformer ma terre, et même si mon objectif de déménager dans les mois voire les années qui viennent n'a pas changé, je devais passer par là dans mon processus. Et puis je ne suis pas à l'abri de devoir recommencer cette technique ailleurs, donc autant commencer à ma petite échelle.
J'ai donc réuni tous les ingrédients nécessaires à ma petite "popote" et je me suis lancée. Je n'ai pas pensé à faire de photos durant l'élaboration du truc mais vous trouverez partout sur le net des photos et des vidéos expliquant le processus.
J'ai ainsi pu faire "disparaître" des kilos de bois pourrissant, de feuilles mortes, de tonte d'herbe et autres végétaux, le tout mélangé à la terre que j'avais récupéré en creusant légèrement pour le lit de mes buttes, ainsi que du terreau issu de mon propre composte et qui patientait depuis des années à l'autre bout du jardin (vu ce que j'avais entassé, j'en ai récupéré, des brouettes !).
J'ai également enrichi tout ça avec quelques poignées de cendres de la cheminée, soigneusement conservées, ainsi que de quelques sacs de fumier de cheval acheté à la jardinerie du coin.
J'ai tout fait "bien comme il faut et comment qu'ils disaient sur Youtube" et voilà !
Bien sûr, j'ai copieusement arrosé entre chaque couche, en utilisant l'eau de pluie que je collecte depuis maintenant un ou deux ans déjà. Mais j'en reparlerai dans un autre article.
Le troisième carré, plus à l'ombre, est resté en friche plus longtemps que les deux premiers, mais plus pour très longtemps. A ce stade de la semaine 1, j'avais bien avancé et j'étais plutôt satisfaite du résultat.
J'ai peaufiné la mise en place en réalisant une espèce de muret en branchage tressé, avec tout le bois accumulé lors du nettoyage de printemps qui avait été fait au préalable. Autant de bois qui n'ira pas s'entasser sur la pile et qui délimitera le carré.
A ce stade, je n'avais pas encore à proprement parlé de plantes à installer, si ce n'est quelques aromatiques bien mal en point, et plutôt maltraitées, que j'avais installées il y a quelques années dans une vieille brouette en bois, sur la terrasse de l'autre côté de la maison.
Mais pour le moment, la semaine 1 tirait à sa fin et j'avais un autre projet qu'il fallait que je mette rapidement en route : mes premiers semis !
Alors, pour mettre tout le monde à l'aise, il faut savoir que je n'avais jamais vraiment rien semé. Du moins, pas dans les règles de l'art, et encore moins en grande quantité. Même si mes quantités sont plus que modestes ! Pour moi, à ce moment là, c'était "une grande quantité".
Après avoir là aussi longuement réfléchi, et quelques vidéos plus tard, je me suis décidée à installer une petite table derrière ma baie vitrée, dans mon salon, seule pièce bien orientée pour mener mon projet à bien, vu que je n'ai ni véranda, ni serre... et toujours dans un souci de récupération, mais pratique et fonctionnel, et vu que nous en consommons une grande quantité, j'ai opté pour les bouteilles en plastique de 5 litres que nous recyclons chaque semaine mais qui, pour le coup, iront à la déchetterie plus tard. Et j'en suis très satisfaite : ces grandes bouteilles, une fois légèrement transformées, se sont avérées être de parfaites petites serres portatives, qui m'ont permis de réussir pratiquement tous mes semis, et ce en quelques semaines à peine. Alors quoi qu'on en pense, quoi qu'on en dise, pour moi, c'est acté, j'utiliserais à nouveau ce système dès que j'en aurais besoin.
Je vous montre une photo un peu avancée car je n'ai pas pensé à en prendre dès le début, et certains semis avaient déjà été déplacés en godets lorsque j'ai prise celle ci. Mais ça vous donne l'idée générale du système. Depuis, il y a de nouveaux plants qui sont arrivés ou qui ont été semés, et le nombre de mini serres, godets et autres contenants ne fait qu'augmenter. Le salon ressemble à une serre !
Quand il fait beau et chaud, je sors les mini serres sur la terrasse devant la baie vitrée, puis je les rentre le soir pour qu'elles ne prennent pas froid. J'utilise un pulvérisateur d'eau toujours tiédie qui reste à demeure sur le radiateur pour arroser délicatement les petits plans fragiles, et ce, plusieurs fois par jour si besoin est. Les premiers semis ont été faits dans des boîtes à oeufs, mais franchement, je ne conseille pas cette méthode : pas assez de terre et qui se dessèche beaucoup trop rapidement, les semis ont du mal et le seul échec que j'ai enregistré était justement de la verveine plantée dans ce type de boîte... un vrai fiasco !
La semaine a été prolifique mais épuisante également. Pas une journée sans que je ne travaille à l'extérieur et je n'ai plus du tout l'habitude. J'ai mal partout et je ne dors pas forcément mieux, vu ce que je cogite la nuit, mais je me lève de bonne humeur, avec la hâte de sortir pour aller travailler, alors ces petits désagréments sont vite compensés.
Voici à quoi ressemble le jardin à l'issue de cette semaine... et franchement, je suis enchantée !
Oui, je sais, il en faut peu...
Et j'ai encore plein d'autres idées donc à suivre ....
Amicalement,
Isa
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