LA COLOMBIERE

Nous sommes la semaine du 17 mars, il fait toujours aussi beau et chaud, et je n'ai qu'une hâte dès le matin : poursuivre mes efforts pour faire avancer mon petit jardinet de sorcière.

Depuis une semaine maintenant, je travaille sans me forcer sur mon projet et je suis portée par de superbes bonnes ondes positives, ainsi que l'aide de mes parents qui, indubitablement, me sont d'un grand secours dans mon projet.

Hormis le fait qu'ils sont des jardiniers hors pairs, leur aide logistique et morale m'est indispensable pour le bon avancement de mon jardin.

Le premier cadeau qu'ils m'ont fait, c'est ça : une petite motobineuse électrique qui m'ait d'un secours inestimable pour avancer rapidement et sans effort.

Alors, je vois déjà les jardiniers chevronnés se bidonner devant mon petit "batteur électrique", probablement indigne à leurs yeux de figurer sur la liste des indispensables pour tout bon jardinier, mais je m'en fiche royalement : je ne suis pas un bon jardinier !

Je suis une sorcière qui essaye de planter des herbes pour fabriquer des potions magiques. Vu ?

Mon jardinet est tout petit, à ma taille, à mes dimensions, longuement cogité pour ne m'apporter que du plaisir et pas de la lassitude devant ce que je considère généralement comme étant des corvées dans un jardin classique à savoir : bêcher, biner, désherber, arroser, cultiver, récolter, et recommencer.

J'ai essayé, Votre Honneur ! Jvous le jure ! Je suis pas faite pour ça !

Je suis une feignante qui le revendique, je n'aime pas bêcher, ça fait mal au dos, je n'aime pas désherber, ça sert à rien, elles reviennent tout le temps, je n'aime pas récolter, ça recasse le dos, et personne chez moi n'aime les légumes.

Alors il me fallait un petit jardin, rempli des plantes que j'aime tout particulièrement, et il me fallait des outils à ma mesure, qui ne nécessitent pas de prendre de la testostérone (ou de la coke) dès le petit déjeuner pour parvenir à les soulever.

Et ce petit engin a tout de suite rempli le cahier des charges ! Pratique, léger, de petites dimensions pour passer partout dans mes petits carrés, électrique donc pas besoin de se battre avec les jerricans d'essence qui sont toujours vides quand on en a besoin, bref, un outil fait pour moi. Je m'en sers depuis pratiquement tous les jours et là où je passais auparavant deux jours, je mets cinq minutes pour préparer ma terre. Un vrai bonheur ! Alors merci Papa, merci Maman, c'est LE cadeau de mes rêves que j'attendais vraiment !

Nous avons également commencé à déplacer les plantes aromatiques que nous avions planté il y a quelques années dans une vieille brouette en bois. Je voyais bien que la situation ne leur convenait pas vraiment : hormis la sécheresse des lieux, c'était bien la seule chose de positif pour elles. Leur développement était proche du néant et avant que la situation ne dégénère, il fallait tenter quelque chose.

Nous avons installé le pied de romarin au centre du troisième carré, après avoir retravaillé la terre, et fait un encadrement avec des morceaux de bois de diverses provenances (vieux tasseaux, bambous, branchages, etc) et de chaque côté, un plant d'hysope, ainsi que des pieds d'oeillets qui végétaient dans un vieux bac au fond du jardin.

Le pied de lavande rescapé d'une tentative de décoration dans une vasque en pierre a trouvé refuge au centre du carré numéro 2, l'un des mieux exposé au soleil. Pour l'instant, il y restera tout seul, les autres plantes n'étant pas prêtes, ou bien... pas arrivées. Il faudra attendre je pense mi mai pour pouvoir planter intégralement ce carré.

Dans le carré n°1, j'ai transplanté trois pieds de sauge qui mourraient dans un bac plastique : deux pieds de sauge pourpre et un de sauge panaché. Après un bon nettoyage des branches mortes, les voilà reparties de plus belle. La reprise est en effet effective pour les pourpres, un peu plus laborieuse pour la tricolore mais je ne suis pas inquiète. Pour accompagner le tout, deux pieds de romarin et un d'hysope. Le reste des plantes arrivera plus tard, courant mai.

Et toujours en protection : du grillage, des morceaux d'ardoises, des branchages... plus ou moins efficaces selon le degré d'ingéniosité de mes minets ! Au milieu, j'ai gardé un petit chemin pour pouvoir travaillé confortablement chaque carré, sinon ce serait trop grand pour moi. J'ai recouvert la terre avec du paillis d'écorce d'arbres fruitiers, pour empêcher la pousse des mauvaises herbes. Mais là encore une fois, le bras de fer est engagé avec ma horde de mini félins ! Bon, comme dit ma fille, ça fait de l'engrais, d'une certaine manière...

En ce début de semaine, j'ai décidé que mon jardinet avait besoin d'une petite rallonge. En effet, quelques jours auparavant, je suis passée dans ma jardinerie préférée et j'en suis repartie avec quelques plantes sous le bras et il manquait un petit carré pour les installer confortablement.

En réalité, vous réaliserez assez facilement qu'il ne se passera pas une semaine sans que je ne rajoute un carré de ci ou de là !

Les plantes que je dois cultiver doivent remplir un cahier des charges très précis et lors de ma virée en jardinerie, je suis tombée sur une plante que je cherchais depuis quelques semaines, à savoir de la lavande officinalis ou autrement dit, de la lavande vraie. Et ce n'est pas facile d'en dégoter ! La lavande faisant l'objet d'une attaque phytosanitaire depuis quelques années, elle est en grande difficulté dans le Sud de la France et trouver des plants qui soient exempts de la maladie est très compliquée. Mais pour faire mes tisanes, point de salut : il me faut de la lavande vraie... Alors j'ai bien sûr sauté sur l'occasion !

Avant de réaliser que je n'avais pas prévu ce petit achat supplémentaire... Qu'à ne cela ne tienne ! Et hop, un petit carré supplémentaire !

N'ayant plus assez de bois pour délimiter le carré, j'ai utilisé ici des tuiles en ardoise que je trainais depuis des années, en attendant de leur trouver une utilité. Voilà qui est fait. Et pour égayer un peu le parterre de lavandes, ma fille a choisi une jolie potée d'oeillets rose fushia, assortis aux jardinières.

Pour protéger les carrés des attaques de nos félins domestiques, nous avons choisi de poser des morceaux de grillage ou bien des branches d'arbustes, c'est selon. J'espère que lorsqu'il y aura plus de plantes, ils se calmeront un peu ! (c'est pas gagné...)

Ensuite, je suis tombée sur une autre opportunité végétale, qui n'était pas prévue du tout dans mon petit jardinet de sorcière : j'ai trouvé des petits arbres fruitiers à un prix tellement canon que je n'ai pas résisté longtemps. Le seul hic me direz vous, c'est : à quoi bon envisager des arbres fruitiers si tu envisages de déménager dans les prochains mois ? Je me suis posée la même question et j'ai décidé que, comme toutes les autres plantes de mon terrain, les arbres nous suivront dans le déménagement.

Ce sera compliqué mais pas infaisable.

En attendant, je meuble mon petit jardinet et cela m'a permis une fois encore d'étudier la question et d'adopter (je l'espère) les bons gestes de plantation. J'ai planté un prunier, un pommier et un cerisier.

Bien sûr, leur taille est proportionnel à leur prix. Mais je ne suis pas pressée pour ma première récolte.

Nous avons également planté un pied de rhubarbe, à mi-ombre, ainsi qu'un rosier grimpant entre deux poteaux des pergolas suffisamment proches l'un de l'autre, et nous avons aussi installé une vasque sur un support en fer forgé, pour servir de bain aux oiseaux.

Je dis "nous" car ma fille m'aide beaucoup et elle adore tout ça. Peut être une future vocation ?

Pendant ce temps là, j'envisageais déjà la création d'un autre carré, mais plus loin celui-ci, vers la volière des oiseaux mais ce sera le programme de la semaine prochaine !

Amicalement,

Isa