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LA COLOMBIERE

LA COLOMBIERE

ou l'Art de s'emmêler les pinceaux entre Atelier et Vie de famille

Journée mondiale des Abeilles

J'ai eu envie de participer. Les Nations Unies ont lancé l'affaire en proclamant le 20 mai "journée mondiale des abeilles". Alors je porte ma petite pierre à l'édifice.

Parce que les abeilles, je les aime bien.

Je n'ai jamais été piquée par une abeille (je peux pas en dire autant des guêpes, et merci, car de piqures en piqures, je suis les mêmes traces que ma mère, à savoir allergie carabinée. Je n'en suis pas encore à l'oedème de Quick mais ça viendra !) et j'adore le miel.

En petites quantités, cependant. Mon incapacité à gérer mon hypoglycémie n'aide pas vraiment à apprécier cet aliment, très bon pour la santé mais trop fort en sucre pour moi.

Je le réserve pour les grandes occasions : soit pour faire du pain d'épice de Noël (miam !), soit lorsque je suis malade (moins miam...).

Et puis, parce que l'humanité toute entière semblant vouloir jouer les imbéciles, il serait temps que tout le monde comprenne que les abeilles sont notre avenir et qu'il y a urgence à les protéger.

Pourquoi ?

Allez ! Un cours pour débutant (parce que, même mes enfants qui sont au collège, connaissent l'histoire par coeur).

Mais avant de commencer, j'aimerai préciser que je ne suis pas une "écolo" acharnée. Je fais attention à toutes sortes de détails, c'est vrai, parce que j'aime la nature et que je me sens proche de ces valeurs. Mais ne venez pas me parler "politique écolo", parce que là, je me fâche. Je ne prétends pas connaître tous les tenants et aboutissants de ce type de politique, mais quand je vois qu'on n'a plus aucun bon sens, même dans cette branche là de la politique, ça me met en rogne.

Je trie mes ordures depuis toujours, je fais du compost une religion, et je m'en fous bien qu'il faille des années pour faire un "bon terreau", j'ai le temps, la planète, un peu moins, je protège comme je peux la faune locale et je cultive mon petit jardin de plantes en faisant le moins de vague possible.

Je récupère l'eau de pluie, je ne reste pas deux plombes sous la douche et j'éteins la lumière quand je sors de chez moi, je voudrais bien avoir des moyens plus autonomes de fabriquer l'énergie dont j'ai besoin, mais là, c'est l'administration de mon pays qui me met des bâtons dans les roues avec des législations plus compliquées qu'une notice Ikéa en japonais.

Je ne suis pas responsable de la fracture carbone, je prends à peine une semaine de vacances par an, et on voyage à 8 dans le même véhicule, autant dire qu'on rentabilise. Quant à l'avion, je l'ai pris une fois dans ma vie et j'ai 50 ans. Je prends rarement ma voiture, environ une fois par semaine pour aller faire tous mes déplacements en une fois, habitude que je n'ai eu aucun mal à conserver durant le confinement et que je continue à appliquer. Mes enfants prennent le bus pour aller au collège ou bien... ils y vont à pied ! Mon mari prend le train + le bus pour se rendre au travail et il adore le télé-travail pour le reste du temps.

Bref tout ça pour prouver (si si, j'y tenais !) que, bien que n'ayant pas la fibre "écolo", je pense que je respecte assez la charte globalement.

Alors mon article sur les abeilles, c'est vraiment pas pour revendiquer une étoile verte. C'est sincèrement pour faire comprendre le problème.

Pourquoi il faut sauver les abeilles

Il n'y a pas que les abeilles donnant du miel à l'être humain qui sont primordiales pour tout l'éco-système de la planète, bien au contraire.

Il existe en effet toutes sortes d'insectes dits "pollinisateurs" c'est à dire qui aident les petites fleurs et autres plantes de la planète à se reproduire. Y compris les cultures dirigées par les humains. D'après certaines études, c'est près de 75 % des cultures de la planète qui dépendraient des insectes pollinisateurs, dont les abeilles sauvages, quant les abeilles domestiquées ne feraient, elles, que 15 % du job...

En clair et en résumé, les abeilles, quelles qu'elles soient, sont la clé de voute de notre sécurité alimentaire.

Alors il n'y a pas "photo", il faut les protéger parce que depuis quelques temps déjà, les conditions sont dures pour elles. Et c'est la faute à...

Je vous laisse compléter les trous de la phrase...

Pourtant, tout le monde semble d'accord lorsqu'il s'agit de comprendre le phénomène. Les causes de la catastrophes sont multiples et liées les unes aux autres. Dans chaque cas, c'est l'être humain qui est responsable : dérèglement climatique, introduction de parasites non endémiques, monocultures et donc disparition des habitats, et surtout, surtout, les fameux traitements phytosanitaires, autrement dit, les poisons autorisés dans l'agriculture !

Le pire, c'est que tout ça, là, toute la liste, ça tue les abeilles à vitesse grand V mais ça finira AUSSI par tuer les humains, à plus petite vitesse certes, mais le résultat sera le même.

Ben non, on continue quand même de taper là où ça fait mal.

Et tous les autres pollinisateurs

Vous vous rappelez peut être que j'ai eu l'outrecuidance, un jour, de me vanter que j'entendais les chauve-souris. C'est toujours le cas, mes oreilles refusant obstinément de ... vieillir.

Et bien parmi la liste dressée par les Nations Unies, on trouve... les chauve-souris ! J'en ai toujours autant autour de mon jardin, qui sortent le soir pour chasser, mais ce n'est rien en comparaison de ma maman, qui a renoncé à utiliser sa terrasse couverte, et qui n'y met plus rien de sensible, car elle est complètement squattée par... les pipistrelles !

Clairement, ces petites bêtes adorables (bienvenue à l'hôtel Transylvania !) ont élu domicile chez elle et ont fait de sa terrasse leur gîte préféré car pour le reste, il n'y a pas grand chose à chasser à proprement parler. Par contre, la maison de mes parents est située en lisière de forêt, à deux pas du Fier et surtout, en pleine campagne, avec uniquement des champs aux alentours. Et depuis quelques années, le magnifique bassin de Théo s'est bien implanté et doit attirer lui aussi sa petite faune locale, et faire les délices de ces petites choses ailées.

Pour résumé, pas besoin d'en faire deux tonnes pour aider un peu. Surtout, il faut laisser faire, ne rien forcer et arrêter les projets en mode "c'est la mode".

Les beaux projets

Il y en a plein ! Notamment d'installer des ruches en plein centre ville, sur les toits inoccupés de nos grands immeubles, il paraît que ça fait un tabac. Le miel de Paris est un "must to have" qui coûte un bras et deux reins, mais qu'importe ! Et pourtant.

Ces beaux projets ne valent pas un clou. Pourquoi ? Parce que, si on aligne les chiffres, sauver les colonies d'abeilles domestiques, c'est bien, mais ça ne servira à rien, puisqu'elles ne font que 15 % du travail de pollinisation dont la planète a besoin.

Sans parler du problème de... territoire. Ou plutôt, de places disponibles sur le territoire. Urbain ou campagnard, la question n'est plus là. Même en ville, il y avait "avant" les abeilles domestiquées, des insectes pollinisateurs, et autres animaux utiles, qui voient leur espace s'amenuiser au fur et à mesure que la mode des ruches "sur les toits" gagne en ampleur.

L'enfer est toujours pavé de bonnes intentions

A trop vouloir en faire, on fait les choses de travers, pour ne pas changer. Ce sont tous les insectes capables de faire le travail qu'il faut protéger et dont il faut prendre soin.

Je le vois bien dans mon jardin : en ce moment, c'est la pleine saison des roses. Il y a autant de scarabées et d'insectes volants que d'abeilles qui interagissent sur les fleurs. Certaines abeilles sont clairement de type "sauvage", et ce, malgré le fait qu'un nouvel apiculteur se soit installé dans le verger en dessous de la maison depuis quelques années.

C'est rassurant sur un point : cela signifie qu'il y a de la place "pour tout le monde" et j'espère que ça durera. Je n'aime pas trop les apiculteurs qui cherchent à tout crin à récupérer des "nids" sauvages, pour ensuite les mettre dans des cadres de domestication. Je ne connais presque rien à l'apiculture mais je me demande toujours dans quelles mesures c'est nécessaire.

Je pense que les abeilles ne doivent pas être toutes "domestiquées", et je crains qu'à terme, ce ne soit le but à peine inavoué des humains. Pourquoi ? Parce que la vente du miel rapporte des millions d'euros à l'heure actuelle et que, dès lors que l'on parle "pognon", les êtres humains sont prêts à tout.

Comment faire pour aider ?

Je n'en sais trop rien, encore une fois, je ne suis pas experte en la matière. En m'appuyant sur un document très intéressant, même s'il ne parle que des ruches au Canada, j'ai trouvé quelques pistes intéressantes, que je peux réaliser à ma petite échelle.

- Installer des hôtels à insectes : ça, je peux le faire. J'ai même commencé avec mes petites cabanes "nichoirs", même si elles ne sont pas encore aménagées correctement, j'ai le projet de les améliorer. Ou bien carrément d'en créer d'autres.

- Installer des abreuvoirs à insectes : j'avoue que je n'y avais jamais pensé. Les coupelles d'eau que je dispose pourtant tout autour de la maison était surtout à destination de mes chats et des hérissons que le jardin héberge. En effet, il y a quelques années, j'ai eu la douloureuse expérience d'un hérisson qui s'était noyé dans mon bassin à poisson, parce qu'il avait été attiré par l'eau et était tombé dedans, sans pouvoir en sortir. J'ai depuis arrangé les choses en installant un morceau de grillage qui permet même au plus lourd de mes chats de sortir de l'eau en cas de besoin (test à l'appui ! Le chat fait gaffe, désormais). Et j'ai complété mon dispositif en installant à proximité une coupelle toujours remplie d'eau, pour que tout le monde ait le choix. Pour les insectes, il faut envisager des surfaces plus petites... Je vais potasser le sujet et en installer près de mes plantes, dans le carré de la sorcière.

- Protéger l'habitat des abeilles : il faut laisser du terrain en friche, planter des arbres et des plantes mellifères, laisser les haies diversifiées se développer pour attirer les insectes. Tout ça, j'ai ! Je suis la risée de mes voisins en terme d'entretien de mon jardin... Mais plus le temps passe, et plus je constate que je suis dans le vrai et qu'eux ont tout faux, et ça, ça me console de tout. La haie qui entoure tout mon jardin est composée d'éléments différents, d'arbustes à fleurs, dont la floraison s'étale du printemps à l'hiver et qui donnent même des petites baies en hiver pour les oiseaux, j'entasse les branchages et les végétaux dans des zones précises, pour faire des hôtels à toute la faune du coin et me fabriquer le meilleur terreau qui soit (c'est très long, mais ça en vaut la peine !) et enfin, dans mon jardin de plantes médicinales et aromatiques se développent toutes sortes de plantes plus parfumées les unes que les autres. J'ai même planté deux prairies fleuries (avec plus ou moins de succès, certes) pour attirer les insectes tout en m'apportant les plantes dont j'aurai besoin dans les mois à venir. Enfin, et surtout, ne pas utiliser de pesticides.

On en parle de la gestion du verger communal juste au bout de mon jardin ??? Façon siècle dernier, à grand coups de pulvérisation en tout genre ("que du bio, Madame, pas d'inquiétude à avoir !") sans jamais accepter de communiquer sur les dates de pulvérisation sous prétexte que "l'intérêt communautaire l'emporte sur l'individu, et qu'on a autre chose à foutre que de dorloter vos oiseaux !".

Non, on en parlera pas. Merci, Monsieur le premier adjoint du maire, pilier de l'association qui gère le verger en question...

- Les autres clauses du contrat sont plus difficiles à réaliser pour moi : mieux consommer, à savoir "bio" et "local", ce qui m'est financièrement difficile à ce jour, et en parler autour de soi.

D'un autre côté, si vous m'avez lu jusqu'au bout, c'est que j'aurai réussi à vous en parler, à vous ! C'est un bon début et peut être qu'à votre tour, vous en parlerez à quelqu'un.

Ce sont les petites rivières qui font les grands océans !

Amicalement,

Isa

 

 

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