ou l'Art de s'emmêler les pinceaux entre Atelier et Vie de famille
3 Mai 2021
Nous sommes dans la semaine du 26 avril au 2 mai. Je n'ai pas fait grand chose (sous entendu "au jardin"), en raison d'une météo perturbée, pluvieuse et plutôt froide, mais je ne me plains pas.
Ni du peu d'activités, ni de la pluie. Bon, juste un peu au sujet des températures, et aussi, du bruit autour de la maison, parce que désormais, même lorsqu'il pleut, je n'ai plus la paix.
Alors de quoi vais-je bien pouvoir vous parler ? Et bien, de la pluie, bien sûr !
Parce qu'il était grand temps que nous ayons ENFIN de l'eau, il fallait qu'il pleuve. Et beaucoup.
Oui, parce que j'avais tout de même près de 3000 litres d'eau à récupérer du ciel, moi !
Comme je l'ai déjà expliqué dans mes derniers articles, une de mes priorités lorsque j'ai décidé de commencer mon jardin de plantes aromatiques et médicinales, c'était d'avoir de l'eau.
Les années où j'ai essayé de faire un petit carré potager, ma facture d'eau avait explosé... et pour un résultat plus que médiocre qui plus est. J'étais sortie de l'expérience dépitée et un brin démoralisée. Autant vous dire que je n'ai pas réitéré l'expérience trop souvent...
Là, pour mon nouveau projet, je me suis posée d'autres questions et j'ai étudié la situation sous un autre angle.
En analysant les besoins des plantes qui m'intéressaient de cultiver, j'ai vu qu'un nombre d'entre elles avaient avant tout besoin de chaleur, que ce soit en été mais surtout en hiver. Je reviendrais donc en temps voulu sur cette question épineuse qu'est l'hivernage des plantes dans ma région.
De cette analyse, j'ai compris que, même si les plante en question avaient des besoins en eau moins importants que les légumes d'un potager, elles avaient tout de même besoin d'eau dans leurs premiers mois d'existence, et qu'il fallait que je trouve une solution à ce problème.
Bon, j'ai pas cherché 50 ans non plus, d'autres l'ont fait avant moi. La seule solution, c'est bien sûr de récupérer l'eau qui tombe gratuitement du ciel, et ce, pas que pour arroser les plantes vertes.
Je devais cependant réaliser que tout n'était pas possible, ou du moins, certaines choses étaient bien compliquées lorsqu'on décide de les mettre en place.
Mais revenons à mon cas : j'ai la chance de vivre dans une maison somme toute assez grande, et qui a donc... un grand toit. Et qui dit grand toit (même petit d'ailleurs, ça suffit souvent) dit grande surface pour récupérer l'eau de pluie.
Car le sujet est bien là : je n'en suis pas encore à faire des trous et des forages de partout sur le terrain pour trouver une nappe ! Je risquerais surtout de percer toutes les canalisations du lotissement qui semblent passer toutes par mon jardin... encore une raison qui fait que j'aime mes voisins... bref !
Je voulais donc récupérer un maximum de litres d'eau de pluie et pour cela, il fallait que je passe par la case "récupérateur".
Or ces machins là valent souvent cher. Trop cher pour ma bourse actuelle... Alors j'ai renoncé à avoir des récupérateurs de 1000 litres et plus. Je verrais pour ce type d'investissement plus tard, lorsque nous déménagerons enfin, ce qui signifiera plus de moyens financiers.
Et pour le moment, j'ai focalisé sur les "promotions de printemps", que l'on trouve partout dans les grandes enseignes et j'ai fini par trouver mon bonheur dans l'une du coin. Bien sûr, je ne pourrais pas récupérer autant de pluie que je le souhaite, étant limitée par la taille des dits récupérateurs mais c'est déjà un bon début et de toutes manières, c'est mieux que rien et c'est le mieux que je puisse faire en l'état actuel de la situation.
Le but, c'était de trouver le plus grand possible pour un budget abordable... J'ai trouvé le premier dans mon supermarché en faisant mes courses !
Une forme et une couleur plutôt sympa, vu l'endroit où je souhaitais le mettre, et un prix attractif. Pour 70 euros environ, le truc était tout équipé, avec le dispositif nécessaire pour le brancher sur la descente de canalisation.
L'installation n'a pas été évidente, Chum en a bavé un peu et reste insatisfait de son travail : la collerette fixée sur le cheneau n'est pas très stable et reste difficile à manipuler lorsqu'il faut fermer l'arrivée d'eau mais j'en suis tout de même satisfaite car c'est le dispositif qui récupère le plus d'eau et surtout le plus rapidement.
A un point que nous avons été obligés de rajouter des tonneaux de récupération à côté, que nous devons par contre remplir manuellement, car nous n'avons pas encore réfléchi à une éventuelle connexion entre les deux systèmes, qui sont très différents l'un de l'autre.
Pour l'instant, un simple tuyau branché sur le robinet du premier me permet de transférer la totalité de l'eau dans les deux tonneaux secondaires, puis de laisser la pluie remplir à nouveau le premier réservoir.
J'avoue, la dernière fois que j'ai fait ça, c'était sous une pluie battante, impatiente que j'étais de remplir TOUS mes tonneaux et n'ayant pas pris la peine de consulter la météo qui annonçait... quinze jours de flotte non stop ! J'aurai eu le temps donc d'attendre l'une des rares éclaircies pour faire la manoeuvre mais bon... quand on aime...
En résumé, je suis très satisfaite de ce récupérateur là. Je regrette juste sa petite capacité : au final, 300 litres, ça va très vite à remplir vu le système, et je me dis que j'aurai dû placer là un autres système plus grand... A réfléchir pour une amélioration ou un remplacement.
Une semaine à peine après avoir installé ce récupérateur numéro un, les enseignes se faisant la guerre entre elles, j'ai trouvé un nouveau produit, différent en forme de taille mais surtout, plus grand et moins cher : 50 euros à peine pour 500 litres et une couleur plutôt sympa. Avec également tout le dispositif nécessaire pour installer le machin sur une autre descente d'eau de pluie, à l'autre coin de la maison.
Celui là sera plus facile à installer : le système de connexion est différent, plus facile à mettre en oeuvre d'après Chum, et toujours avec un sens de fermeture/ouverture bien pratique lorsque le bac est plein. Le couvercle a tendance à bouger un peu lorsqu'il pleut fort mais reste tout de même bien en place.
Il est vendu avec son socle pour le sur élever et faciliter le remplissage des arrosoirs. Nous avons tout de même ajouté un bout de tuyau d'arrosage pour que ce soit plus aisé, certains de nos arrosoirs étant trop hauts et ne passant que difficilement sous le robinet.
Mais c'est du détail !
Là encore, vu la facilité de remplissage de la cuve, je regrette qu'il ne soit pas de plus grande capacité, mais d'un autre côté, je n'ai pas forcément la place à cet emplacement là du jardin pour rajouter quelque chose de plus grand, car il n'y a pas beaucoup de largeur et que la zone est un lieu de passage.
Les deux dernières zones de récupération d'eau de pluie possible se trouvent sur l'autre côté de la maison.
L'une recueille l'eau de pluie de la seconde toiture de la maison, dans une cuve de récupération qui mesure 1000 litres. Elle est assez ancienne, j'espère qu'elle ne se fissurera pas, et l'inconvénient vient du fait qu'elle n'est pas fermée.
Elle est donc dangereuse pour nos félins dont la curiosité est parfois sans limite, et surtout, elle présente une grande surface ouverte dans laquelle les moustiques se reproduisent à souhait dès que les températures le permettent.
Pour le premier problème, j'ai installé une grille en grillage à perroquet, hyper solide et résistante, je peux marcher dessus sans problème, donc les chats ne risquent rien.
C'est juste un peu casse-tête lorsqu'il faut aller puiser de l'eau, et sortir les arrosoirs de là est parfois douloureux. Pour retenir la grille lorsqu'elle est redressée, j'ai fabriqué une perche en forme de T que je coince sous la grille. Mais pour sortir les arrosoirs très lourds, je n'ai pas trouvé de solution... Il faudrait démonter tout le système, vider la cuve, puis la réinstaller sur un support sur élevé, et relativement imposant en terme de construction et enfin, la percer sur le bas pour y installer un robinet. Et là, vu l'âge du bac, j'ai trop peur que tout n'explose et que je me retrouve avec une cuve fendue et donc inutilisable.
Donc je fais avec ce que j'ai, et je préfère faire plus d'aller et retour avec un arrosoir plus petit et moins lourd plutôt que de prendre le risque de tout perdre. Et plus tard, rien ne m'empêche d'installer une pompe de jardin au fond de la cuve et d'arroser directement au tuyau...
Pour récupérer l'eau, mon mari avait acheté un dispositif spécial en magasin de bricolage, qu'il est venu installé sur la descente d'eau de pluie et qui déverse l'eau directement dans la cuve. Il a également placé un système de trop plein qui renvoie l'eau dans le circuit lorsque le bac est rempli.
Enfin, la dernière partie de l'installation se trouve derrière notre grand chalet de jardin. Là aussi, le mot d'ordre avait été récupération. Deux premiers tonneaux issus des travaux de création de la dalle nous servaient depuis quelques années déjà, mais ils étaient mal placés et récupéraient trop d'épines de sapin. Nous avons donc démonté le dispositif de gouttières pour les réinstaller sur l'autre versant, et nous avons placé les tonneaux derrières le chalet, en complétant l'installation avec un troisième tonneau de même contenance, l'ensemble étant interconnecté par des tuyaux d'arrosage qui déversent le trop plein d'eau d'un tonneau à l'autre.
Là encore, deux d'entre eux ne sont pas fermés, ce qui apportent les mêmes problèmes que pour la grosse cuve de 1000 litres. J'ai mis du grillage en attendant, mais j'ai trouvé une solution pour régler le problème des moustiques qui me préoccupe chaque année davantage.
Je vais coudre des couvercles dans du géotextile, en utilisant des élastiques pour qu'ils soient bien hermétiques et qu'ils s'adaptent parfaitement aux tonneaux. Je vous montrerais tout ça plus tard, je pense réaliser un tuto pour vous expliquer le process.
Une seule chose est à noter et qui a son importance : le toit de notre chalet est couvert de plaques bitumées, comme c'est souvent le cas sur ces abris de jardin.
L'inconvénient, et pas des moindres, c'est que l'eau qui s'écoule sur ce type de matériau se charge en produits hydrocarbures, et que l'eau se pollue petit à petit... Un réel problème écologique, comme vous vous en doutez. Pour l'instant, je me dis qu'il faudra plusieurs mois voire années pour que ça devienne relou. Mais je n'ai pas pour autant l'intention de ne rien faire : je vais changer les plaques du toit et les remplacer par des plaques PVC ou autres, en m'assurant bien sûr au passage que ces plaques n'apporteront pas un autre désagrément de ce type... A suivre donc.
Avec toutes ces possibilités, je me suis bien entendu interrogée sur d'éventuelles autres économies et je me suis dis : "pourquoi ne pas aller plus loin et envisager une installation plus grande pour les chasses d'eau, la lessive, l'arrosage plus pratique du jardin, etc ?".
Ah ben... Je sais pourquoi maintenant...
Si on ne parle pas des moyens financiers et logistiques à mettre en oeuvre pour creuser une cuve de récupération d'eaux pluviales dans le jardin...
Si on ne parle pas de la tonne de documents administratifs et de la tonne des autorisations préalables qu'il faut réunir avant de commencer le projet...
Si on exclut l'idée révoltante qu'il faille faire chaque année un nettoyage complet de la cuve, une flopée de contrôles sanitaires plus lourds les uns que les autres, le tout dans un climat de suspicion permanent, du moins dans ma région, c'est comme ça que ça se passe...
Si on oublie l'idée de vouloir également en profiter pour avoir un assainissement autonome et écologique, parce que là, c'est carrément du harcèlement administratif pour vous faire rentrer dans la norme...
Si on oublie encore plus la possibilité de consommer différemment cette eau gratuite...
Et enfin, si on oublie définitivement l'idée de pouvoir faire des économies, ce qui à la base, était quand même le premier mobile de l'affaire...
Alors, oui, on peut se lancer dans la récupération des eaux pluviales pour éviter de gaspiller de l'eau consommable lorsqu'on fait pipi dedans.
J'avoue : je n'en n'aurais pas le courage, du moins dans ma maison actuelle, vu la mentalité de la commune et de la communauté d'agglomération dont je dépends. J'ai eu connaissance d'histoires de personnes du coin qui ont voulu tenter le coup et qui se retrouvent avec des procédures administratives sur le dos dignes de l'Inquisition. Et franchement, je n'ai ni les moyens ni le courage.
Un jour, ailleurs, peut être...
Dans mon petit jardin et en toute légalité, au final, je récupère près de... 1000 litres au nord de la maison + 500 à l'est + 700 au sud et 600 derrière le chalet soit un total de = 2800 litres d'eau gratuite ! De quoi tenir plusieurs semaines, même en pleine canicule, vu la petite taille de mon jardin. Et donc une super opération pour mon budget !
Vous aurez peut être remarqué que je n'ai pas parlé du versant ouest de ma maison ? Pour cause, la gouttière qui descend de ce côté là tombe en plein dans ma volière et à ce jour, il m'est impossible de connecter quoi que ce soit dessus.
Par contre, nous envisageons une modification et un agrandissement de la dite volière... Je pense qu'il faudra impérativement y inclure un nouveau dispositif sécurisé de récupération des eaux de pluie là aussi. Et vous savez quoi ? J'ai trouvé un autre récupérateur encore moins cher que les autres...
Encore des projets !
Et ça aussi, c'est bon pour le moral.
A très bientôt,
Amicalement,
Isa
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