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LA COLOMBIERE

LA COLOMBIERE

ou l'Art de s'emmêler les pinceaux entre Atelier et Vie de famille

2020 : et le collège, comment ça se passe ?

... Et puis il y a eu le confinement...

On a beaucoup parlé de cette période dans tous les médias de la terre et même au delà (et vert l'infini... pardon, je m'égare...) donc je ne reviendrais pas sur toutes les âneries et autres bêtises qui ont été faites, dites, copiées et rapportées.

Par contre je trouve qu'on n'a pas beaucoup parlé des enfants (et donc des parents) qui ont bien vécu la chose. De temps en temps, j'ai vu dans le journal de 13 heures quelques reportages positifs et humains, où l'on voyait des familles qui racontaient leur quotidien et qui semblaient plutôt bien dans leur peau et heureuses d'être tous ensemble.

Et bien moi, c'est de ça que je veux vous parler !

(et finalement j'ai aussi trouvé des gens qui en parlent bien mieux que moi)

... Parce que nous, on a surkiffé le confinement !

Même si je réalise que je pourrais heurter certaines personnes en disant ça.

Je tiens à préciser plusieurs choses : je suis sincèrement désolée pour toutes les personnes qui ont perdu leur emploi, vécu l'enfer dans leur logement et toutes les autres situations auxquelles je n'ai pas forcément pensé.

Je suis encore plus désolée de toutes les catastrophes que va causer le second confinement. Mais j'avoue également que je ne sais plus trop quoi penser, que j'essaye juste de respecter ce que les autorités préconisent et que je me préoccupe beaucoup de tout ce qu'il se passe un peu partout, et pas seulement qu'en France.

J'ai bien conscience aussi que cette situation hors normes va entraîner des bouleversements sociaux et économiques de grande ampleur et que je ne suis pas assez intelligente pour cerner correctement les choses.

Oui, nous avons la chance de vivre dans une maison, sur un petit terrain. Mais je vous rappelle que nous vivons à huit dans notre maison, que les enfants doivent partager leur chambre et qu'il n'y a pas vraiment d'endroit où l'on puisse se réfugier tranquille. Alors au final, il n'y a pas tant de mètres carrés de disponibles !

Le jardin avait retrouvé son calme grâce au confinement mais nous n'en avons pas abusé, uniquement pour les séances de sport. J'ai tout de même dû me battre avec mes voisins pour qu'ils coupent la PAC de leur piscine pendant quelques heures afin que les enfants puissent travailler au calme. Juste pendant les heures où ils travaillaient, pas plus. Et bien ma voisine me l'a reprochée récemment...

Tout ça pour dire que je compatis avec tous ceux qui ont passé leur confinement dans de tout petits endroits, en ville, avec la proximité irritante de leurs voisins. Mon fils a connu tout ça à Strasbourg, donc je pense que j'ai une idée de ce que cela a dû être.

Moi, je me suis bien irritée en voyant mes voisins dans leur piscine ou bien faire un barbecue tous les midis, et tous les autres qui passaient sous nos fenêtres et qui, clairement, n'avaient pas sorti leur sac à dos de randonnée juste pour faire le fameux circuit de "1km autour de leur domicile", ou encore ce brave toutou qui a eu la chance de pouvoir sortir faire ses besoins quatre fois par jour... durant trois heures à chaque fois.

Ou bien les professeurs de mes enfants qui habitent le même village que nous et qui ont essayé tous les terrains de pétanque du coin avec leurs enfants (je me demande encore quelle case ils cochaient sur leur attestation à chaque fois...) Vous allez me dire : comment le sait on ? parce que déjà, rien qu'autour de notre maison, y'en a trois des terrains de pétanque, donc je relate ce que nous avons vu de visu, et aussi parce que les enfants recevaient des messages de leurs copains qui signalaient que la famille en question avait oublié quelques boules de pétanque un peu partout dans le village.

Ou pour finir, les gamins qui passaient trois heures par demi journée à faire prendre l'air à leur ballon, malgré les arrêtés municipaux...

Alors on a préféré fermé les fenêtres, ne plus voir ce qu'il se passait au dehors, se recentrer sur nous mêmes comme ils disaient dans les émissions à la télé, mais c'était surtout pour ne plus s'énerver après cette France et ces français hypocrites, râleurs et tricheurs à leurs heures.

Donc dès les premières heures de l'annonce du confinement, je me suis interrogée sur l'organisation que j'allais devoir mettre en place. Parce que la question, elle n'était pas de savoir si on était pour ou contre, si on était en panique ou pas, la question c'était : on y est, alors on fait avec, et donc comment fait on ?

Heureusement pour nous, malgré nos petits moyens financiers et la grande taille de notre famille, nous avons comme beaucoup de français (et malgré tout ce qu'on peut voir de négatif) de la ressource.

Comme dit le vieux dicton : "On n'a pas de pétrole mais on a des idées !".

Et puis aussi, un mari informaticien, ça a beaucoup aidé : nous avons fait le compte des ordinateurs disponibles dans la maison, le nombre de pièces et de bureaux (entendez par là "meubles"), les obligations des uns et des autres et on a fait une réunion extraordinaire de la famille dans le salon.

... La clé du système : l'organisation

J'ai un petit coin bureau installé dans notre chambre parentale. Il semblait donc logique que, n'ayant pas d'obligations professionnelles, je cède ma place à mon mari, qui allait passer en télétravail, avec de nombreuses réunions en visio et surtout, beaucoup beaucoup d'appels téléphoniques.

Il fallait donc qu'il soit tranquille mais aussi, qu'il nous laisse tranquille !!!

Ben oui, ça va dans les deux sens : je me doutais un peu que, réviser un cours de maths ou suivre un cours de langue pourrait vite devenir compliquer avec un mari à la grosse voix qui allait hurler dans son téléphone durant des heures !

Puis il a ramené un peu de matériel de son bureau en ville pour s'installer : chaise, double écran, routeur... et il a déroulé des kilomètres de câble réseau dans la cage d'escalier pour assurer une meilleure connexion de son matos en question.

Les enfants eux pouvaient utiliser le wifi de la maison : pour une fois, les téléphones portables ont été les bienvenus pour compléter tablette et ordinateurs portables.

On a réparti les équipes : notre tout grand a choisi de rester à Strasbourg, à proximité de son université, puisqu'il avait tout de même de temps en temps des modules en labo qu'il ne pouvait pas faire en distanciel. Sinon pour le reste, il était tout bien équipé pour gérer depuis chez lui, donc pas de souci de ce côté là.

Notre second aîné, en garde alternée avec sa mère, a choisi de rester avec nous. En contrepartie, et non sans un grand soulagement, son frère lui a choisi de rester chez sa mère. Les relations étant tendues avec lui, on ne va pas se mentir, on a tous poussés un ouf de soulagement. Parce que, 24 h/24 avec lui sous le même toit, ça aurait été tendu, très tendu. Et ça nous libérait au passage un ordinateur...

Mes enfants n'ayant aucun matériel de disponible chez leur papa (et un internet pourri...), il a été convenu avec ce dernier qu'ils resteraient avec moi toute la journée pour travailler. Nous avons cependant essayé de garder le lien de la garde alternée avec leur papa, pour ne pas non plus trop les perturber. Et leur papa étant lui aussi passé en télétravail, on a calé les nouveaux horaires comme ça.

On a laissé mon fils dans sa chambre, puisqu'il était équipé d'un ordinateur portable avec une connexion internet. Son bureau était déjà bien équipé, il avait tout ce qu'il fallait sous la main pour se mettre au travail. Il avait juste besoin que je passe la tête dans la porte de temps en temps pour vérifier où il en était dans le planning. La routine, quoi.

Restait les jumeaux... heureusement pour moi, ils ont le même niveau, bien qu'ils n'étaient pas dans la même classe lors du premier confinement (ça a changé depuis, et je dis : "merci !" car si on doit à nouveau reprendre la classe à la maison, cela sera quand même plus simple à gérer pour moi).  Eux, ils ont réquisitionné la grande table de la salle à manger et on a placardé les nouveaux emplois du temps sur les portes.

Et moi, ben, j'ai laissé mon bureau à mon mari et mon ordinateur à ma fille, sans trop de regrets, parce que de toutes manières, je me doutais que je n'aurai plus vraiment beaucoup de temps pour travailler à mes articles et autres. Mais je n'ai rien sacrifié, je dirais même que cette pause a été la bien venue.

Nous étions donc parés pour attaquer le vif du sujet, à savoir : le suivi pédagogique de l'Education Nationale !

... Et c'est devenu particulièrement drôle !

Pour le plus grand, au lycée, je n'ai pratiquement jamais dû intervenir.

Sauf la fois où la prof de physique a cru qu'elle pourrait imposer à tous les élèves le respect strict et sans appel des horaires de son cours habituel lorsque les gamins sont au lycée, à savoir... 11 h/13 h.

Et surtout quand elle a cru qu'elle pourrait AUSSI imposer un examen en temps réel sur ce même créneau.

Je n'ai eu qu'à me glisser dans le mouvement des élèves et des autres parents qui ont, plus ou moins aimablement, fait remarqué à cette personne que, confinement oblige, les élèves ne pouvaient pas faire que ce qu'elle voulait, et qu'en général, dans les familles, 12 h/13 h, c'est l'heure où la plupart des gens normaux déjeunent !

Et que, par conséquent, les élèves en question ne pourraient pas se connecter à cette heure là.

Sans parler du problème récurrent des partages de connexion : certains profs ont cru qu'ils pourraient entrer dans les foyers "comme ça", parce qu'ils étaient mandatés par l'Etat pour poursuivre l'éducation des enfants et qu'ils rempliraient leur mission "coûte que coûte". Et qu'ils étaient donc en droit d'imposer leur vision des choses et surtout, leurs horaires.

Sans penser une seule seconde aux difficultés matérielles : ce n'est pas forcément de la mauvaise foi que de ne pouvoir se connecter à une heure imposée, sous peine de représailles, quand l'un des autres membres de la famille doit lui aussi impérativement être en réunion virtuelle avec son grand patron à la même heure !!!

... ou pas.

C'est là que j'interviens.

Faire comprendre à tous ces professeurs qu'on leur est totalement reconnaissants de ce qu'ils font pour les enfants mais qu'il y a un moment où ils doivent tenir compte des cas particuliers.

J'ai eu du mal à faire comprendre à certains d'entre eux que, non, je ne respecterais pas leurs plannings habituels.

Parce que ce n'était tout simplement pas POSSIBLE en ayant 4 enfants de 3 niveaux différents dans la maison !

Mais ce n'était pas pour faire ma tête de bourrique (quoi que...) : j'ai rassemblé les agendas et compilé du mieux que je pouvais les matières, en fonction des jours de la semaine. Puis j'ai établi des tranches horaires : de telle heure à telle heure, telle matière, et ce pour les trois collégiens. Ce qui signifiait qu'ils faisaient la même matière à la même heure en même temps. Ce qui était beaucoup plus simple à gérer pour moi.

Le lycéen, lui, pouvait se gérer tout seul donc je l'ai laissé faire son organisation. Il a choisi de suivre son ancien planning, ce qui lui permettait de suivre avec ses copains par Watsapp (ne me demandez pas ce que c'est !).

Certains professeurs ont essayé de m'impressionner pour me faire rentrer dans le rang. Mauvaise idée...

Je leur ai démontré par A + B que mon point de vue n'allait pas à l'encontre du leur, dans la mesure où, de toutes manières, il était impossible de faire des classes virtuelles tous les jours. Les classes en direct n'ont en effet été que très rarement mises en place, et uniquement pour quelques matières compliquées, ponctuellement, quand le prof sentait bien qu'il avait perdu trop d'élèves au cours de sa dernière leçon...

Et que ça ne faisait pas une grande différence de rendre un devoir à 16 heures au lieu de le rendre à midi !

Tous les jours, j'établissais la liste des leçons et devoirs que demandaient les professeurs dans chaque matière, puis je déterminais s'il y avait ou non des devoirs à faire en ligne ou à rendre par mail afin de respecter les dates que souhaitaient les professeurs et tous les soirs, je vérifiais que tout avait bien été transmis à chaque professeur, en fonction de ce qu'ils nous indiquaient sur Pronote.

Et je supervisais les apprentissages tout au long de la journée.

... un vrai métier, que d'être prof !

Même si, en réalité, je n'en n'ai jamais douté une seule seconde, le confinement m'aura permis de me plonger au coeur de l'éducation de mes enfants.

Je pense que, même si on est un parent très attentif, que l'on suit les devoirs, les leçons, etc, on ne découvre réellement la face cachée de ce qu'est ce métier que lorsqu'on se retrouve à devoir expliquer soit même et instruire les enfants.

Après quelques ajustements, au niveau horaires et pédagogie, nous avons vite trouvé nos marques.

J'avais eu une discussion très importante avec mes enfants avant que nous ne commencions à travailler ensemble et je pense qu'elle était primordiale : je leur ai demandé de me recadrer s'ils jugeaient que je devenais trop directive ou impérative, afin de ne pas créer de tensions entre nous.

En effet, j'avais très peur d'aller trop loin, d'être trop exigeante et de trop leur en demander. Je ne voulais pas dépasser la frontière entre mon rôle de maman et le rôle imposé d'enseignante.

Au final, ce sont mes enfants qui ont demandé à ce que j'aille plus loin dans les apprentissages, et surtout, c'est moi qui ai dû les rassurer quand je leur disais : "laisse tomber cet exercice, tu y as passé déjà beaucoup de temps, on finira demain, puisque le travail n'est à rendre que demain !".

... par contre, l'organisation, c'est moi qui maîtrise !

Bien sûr, tout n'a pas toujours été rose... J'ai appris, comme mes enfants, à apprécier certains professeurs et à en détester cordialement certains autres !!!

J'ai vite identifié ceux qui voulaient vraiment aider les enfants... et les autres. Ceux qui s'en foutent carrément.

Je vous passe les incompréhensions de directives, les dizaines de messages restés sans réponse, comme si nous autres parents, nous "n'existions" tout simplement pas, les consignes impossibles à respecter, les devoirs trop longs, les leçons trop courtes, bref j'ai réalisé que certains adultes traitaient les enfants avec la plus parfaite indifférence parce que ce sont des enfants et que, face à un autre adulte, JAMAIS ils ne se permettraient de faire la même chose.

Et que c'est pour cette raison que certains professeurs ont carrément "fui" leurs responsabilités, de peur de se retrouver au pied du mur face à un adulte qui lui mettrait le nez dedans.

J'ai également réalisé que certains professeurs n'étaient que des êtres humains comme les autres, avec leurs compétences et leurs failles, et c'était parfois très rigolo de voir comment certains se noyaient dans un verre d'eau quand d'autres étaient "carrés de chez carrés" et maîtrisaient parfaitement l'art de l'anticipation et de l'organisation virtuelle.

J'ai vite compris où je devais intervenir et où je pouvais suivre en toute confiance. A part pour une ou deux matières où, clairement, j'ai pris les professeurs en grippe, je le dis sans animosité pour tous les autres : j'ai pris le relais avec plaisir et indulgence, parce que ça n'était pas facile pour qui que ce soit, ce confinement.

J'ai plus ou moins apprécié ces professeurs geignards qui se plaignaient en permanence que ce n'était pas facile pour eux, qu'ils n'avaient pas le matériel nécessaire pour bosser (c'est vrai que le notre, on l'a eu gratos dans un Kinder surprise !) et que l'Etat ne leur avait pas donné les moyens de le faire, et qu'ils avaient leur propre famille à s'occuper et que donc ils ne pouvaient pas tout faire.

Nous avons eu une professeure comme ça... sauf qu'il se trouve qu'elle habite dans notre quartier, et que, malheureusement pour elle, nous l'avons vu un peu trop souvent se promener dans le coin sans respecter le confinement avec ses (jeunes) enfants pendant qu'on attendait désespérément qu'elle se manifeste sur Pronote... et lorsqu'elle l'a ENFIN fait, au bout de plusieurs semaines tout de même, ce fut pour se justifier en disant qu'elle avait pris tout ce temps pour s'organiser (et nous ? on a fait quoi à son avis ???) et que maintenant qu'elle avait réussi, elle allait reprendre les choses en main ! Et ça a consisté à nous demander des choses impossibles, du genre s'enregistrer, lui envoyer des fichiers vocaux, faire des dizaines d'exercices supplémentaires pour rattraper le temps qu'ELLE avait perdu, bref, elle nous a cassé les pieds comme pas permis.

Résultat : matière boycottée, refus d'obéir, et grosse poilade devant ses crises de nerfs virtuelles...

Je sais, c'est pas bien, mais zut.

D'une manière générale, et à force de discuter avec le professeur référent qui s'occupait de ma famille, j'ai réussi à faire passer le message que c'était super lorsqu'on nous donnait les directives pour plusieurs jours, avec une date butoir pour rendre les travaux, car ça permettait de s'organiser à la maison et d'aller même plus loin dans les apprentissages, ce que mes enfants ont adoré, surtout ma fille qui pouvait enfin aller chercher des informations complémentaires et disgresser (un peu !) sans se faire gronder à tout bout de champ.

... un rythme bien soutenu quand même

J'ai également tenu un tableau avec les heures que passaient mes enfants à travailler. Au final, le résultat était que, en moyenne, mes enfants passaient 6 heures par jour à travailler, tous les jours sauf le mercredi où je les laissais dormir et où l'on pratiquait les exercices physiques conseillés par les professeurs d'EPS.

Au début du confinement, nous avions reçu un courrier de la Direction du collège quelque peu... directif, qui voulait nous rappeler qu'en temps normal, les enfants allaient en classe en moyenne 7 heures par jour et qu'ils se devaient encore d'avoir entre 1 et 2 heures de travail personnel le soir... et qu'il fallait respecter ce rythme.

Pardon ?

L'agacement n'a pas tardé à me coller la migraine... Je connais mes enfants et je sais qu'avec eux, je n'aurais pas de soucis. Par contre, je savais déjà que pour certains enfants et leur famille, ce confinement allait être une réelle épreuve. Et qu'on ne pouvait pas imposer à un enfant qui n'est pas très scolaire, sans le cadre de l'école, des horaires pareils. Même les miens qui aiment l'école car ils n'ont pas de difficultés particulières, je savais que je n'allais pas les lever tous les matins à 6 h 45 comme d'habitude pour les faire bosser !

Je savais dès le début que la clé, c'était la souplesse. Et qu'en ce qui concerne mes enfants, la solution n°1, c'était de les laisser dormir le matin. Si je voulais obtenir toute leur attention, ils devaient être reposés. Et comme ce sont de gros dormeurs, le sommeil devait entrer en ligne de compte. Ensuite, j'ai vite compris que une heure de cours au collège n'était sûrement pas l'équivalent d'une heure de cours à la maison !

Les enfants m'ont vite confirmée que j'avais raison : sur une heure de cours au collège, la perte de temps pour obtenir le calme, puis que les enfants sortent le bon cahier, le bon bouquin, qu'ils l'ouvrent à la bonne page, qu'on trouve tous le bon exercice, qu'on s'arrête dix fois dans la leçon pour redemander le silence, etc etc, il ne reste jamais grand chose sur l'heure entière pour réellement travailler !

Sauf qu'à la maison, ça allait nettement plus vite et c'était nettement plus calme. Du coup, en une demi heure, on faisait largement ce qui demandait d'habitude une heure de cours.

Donc les deux heures où mes enfants dormaient le matin étaient largement récupérées sur la journée.

J'avais décidé également que les enfants consacreraient le matin aux matières dites "principales" et "scientifiques", et que l'après midi serait réservée pour les langues et les matières complémentaires. Et ce choix s'est avéré bon, les enfants étaient mieux concentrés le matin et l'après midi était plus ludique, même pour les langues, c'était plus amusant. Il m'est même arrivé de remplacer un cours de langue par un dessin animé en VO, quand je sentais que la lassitude était là.

Les horaires ont fini par se caler tous seuls : 8 h/13 h le matin, puis pause déjeuner, et 13h30 / 16 h l'après midi, voire même moins selon les travaux à faire en langue. Et le mercredi, ils le passaient chez leur papa, qui habite en pleine campagne, pour profiter du grand air et faire du sport.

Et ça c'est super bien passé !

... et maintenant, à quand le second confinement des enfants ?

Alors aujourd'hui que nous sommes dans le second confinement, mais que mes enfants sont eux toujours au collège, je me sens désoeuvrée et inquiète... car ils ont des risques énormes d'être contaminés, même si je soupçonne que ça, ça s'est déjà produit au moins deux fois pour mes enfants, et leur stress ne fait qu'augmenter un peu plus chaque jour.

En effet, ils ont parfaitement conscience de leur rôle et de leur position dans la chaîne des contaminations et ils ne comprennent pas non plus pourquoi ils n'ont pas le choix, contrairement aux adultes.

Ils voyent bien aussi le comportement des autres autour d'eux et ils devinent que tout ce bazar, ça ne sert à rien, le protocole sanitaire des écoles est une vaste fumisterie, et sur le terrain, c'est pas du tout comme sur le papier, soit une habitude des technocrates français.

Ils comprennent très bien aussi que tous les enfants ne sont pas logés à la même enseigne, et que certains de leurs camarades ne souhaitent pas (et pour certains, ne DOIVENT PAS) être scolarisés à distance, mais ils aimeraient avoir le choix de s'exprimer et pouvoir choisir ce qu'ils souhaiteraient faire.

Les tests qu'ils ont passés en début d'année scolaire, en septembre, pour vérifier leurs acquis durant le confinement, a révélé, pour mes enfants, qu'ils n'avaient aucun retard d'apprentissage et que leur niveau était plus élevé que la moyenne de leurs classes. Je sais qu'ils sont une exception. Mais j'aimerai moi aussi avoir le droit de m'exprimer et de dire ce que je pense, à savoir que, sans fermer les écoles complètement car certains enfants ont besoin d'aide, on pourrait alléger les effectifs pour les enfants qui en font la demande et qui ont la possibilité de poursuivre leur scolarité à la maison, ça permettrait d'avoir moins de cas contact et plus de distance entre les enfants dans les écoles.

Sauf que plein de gens s'y opposent : les professeurs, qui ne veulent pas faire "double boulot", à savoir assurer les cours en classe et assurer en virtuel (alors que je reste persuadée que c'est possible) - les parents, qui ne veulent pas revivre le fiasco du premier confinement, où ils n'arrivaient pas à assumer leur travail ET leurs enfants, et qui comptent sur l'Education Nationale pour pallier à leurs manquements éducatifs (et je parle même pas des acquis scolaires !!!) - les entreprises, qui veulent que leurs salariés continuent de bosser et qui voyent d'un très mauvais oeil le télétravail (même si, ok, je suis pas bornée non plus, je sais bien que certains métiers ne peuvent pas se faire à distance d'où l'idée que les établissements scolaires restent ouverts pour les enfants de ces salariés là).

Alors je sais bien qu'on ne fera rien... et ça me désole... et quand on se rendra compte que c'est la catastrophe, on repartira dans une autre direction qui n'apportera pas plus de solutions que les précédentes.

Un dernier petit partage avec vous, pour compléter mon état d'humeur, et pour vous montrer qu'il y a belle lurette que je ne regarde plus les chiffres officiels ni que j'écoute les gens trop sérieux pour être honnêtes et que je préfère me rassurer en voyant que d'autres moins sérieux disent des choses tout aussi intéressantes et surtout, nettement plus drôles (surtout dans les dernières minutes !).

En attendant, prenez soin de vous, sortez masqués et soyez parano !

Amicalement,

Isa

 

PS : et sinon, l'évènement le plus intense que nous ayons vécu pendant le confinement, c'est lorsqu'un magnifique rapace a fait du surplace au dessus de notre jardin durant de longues minutes... on a compris pourquoi elle faisait ça, et on a fini par la chasser bien sûr mais quel bonheur de la contempler d'aussi près ! On avait presque l'impression que l'on aurait pu la toucher... après quelques réflexions je suis presque persuadée que nous avons vu ça...

Vous avez deviné ce que c'était vous aussi ?

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