LA COLOMBIERE

Quand arrive le solstice d'hiver, c'est que Noël n'est plus bien loin... En général, il fait froid, avec un peu de chance, il a neigé ou il neige (bien que les Noël blancs commencent à n'être plus que de lointains souvenirs dans ma mémoire, à mon grand désespoir...), les nuits sont de plus en plus longues et le soleil est bien pâle... et de tout temps, ce qu'on craignait le plus à cette époque de l'année, c'était que le soleil ne disparaisse à l'horizon et ne revienne jamais.

Et si on fête Noël, LA fête de l'espoir, à la période du solstice d'hiver, ce n'est pas pour rien !

Mais au fait, d'où viennent les fêtes de Noël ? Allez, un peu d'histoire !

On retrouve l'origine de Noël dans diverses cultures où Noël a puisé ses traditions : les Saturnales romaines, le culte de Mithra venu de Perse, les fêtes nordiques de Jul, puis celles du solstice d'hiver dès la Haute Antiquité, à travers toute l'Europe.

Parce que ces traces païennes étaient indélébiles, c'est au IVème siècle que l'Eglise d'Occident célébra officiellement la naissance du Christ le 25 décembre, afin d'unifier différentes pratiques qui avaient déjà lieu depuis un siècle (certaines églises célébraient la Nativité au mois de Janvier, d'autres en Décembre, et même en Avril pour certaines). Et pourquoi la date du 25 décembre ? Parce qu'on la retrouvait déjà dans différents cultes perses et romains. A Rome, on célébrait le jour le plus court, soit le 25 décembre, par la fête de Sol Invictus, le Soleil Invaincu, dont le symbole était... un enfant nouveau-né. Ce soleil devait ensuite être transformé en étoile, celle du Berger, qui veille sur la Crèche...

Cela ne vous rappelle rien ?

L'Eglise a vraisemblablement choisi cette date du 25 décembre en compilant la date des fêtes du solstice d'hiver (21 décembre) la date des Saturnales (qui duraient du 14 au 24 décembre) et celle du culte de Mitra qui avait lieu également le 25 décembre. Le culte du Soleil était très populaire et difficile à éradiquer, ce choix semblait particulièrement judicieux voire astucieux.

Ajoutez à tout cela la période victorienne et la pré-industrialisation, l'avènement des grands magasins commerciaux, puis le Père Noël, et c'est ainsi que le caractère sacré de ces fêtes lointaines a perdu de son intensité... aujourd'hui déjà, le caractère religieux de Noël n'est plus vraiment revendiqué lorsqu'on interroge les gens dans la rue...

Oui, pour certains, Noël n'est qu'une surenchère commerciale, une débauche financière de cadeaux et de nourriture, mais en réalité, je veux croire qu'il subsiste encore des symboles du passé, que le sens profond de cette fête est bien toujours présent, et que leur caractère protecteur est toujours là et qu'il est efficace.

Qu'importe que les guirlandes électriques aient remplacé les bougies, que la bûche soit devenue un délicieux dessert, que l'orange se soit transformée en une montagne de cadeaux.

Je veux continuer à croire que Noël, c'est une fête dédiée à l'amour, la vie, la joie, l'abondance, le partage, la chaleur et surtout la paix, au sein de la famille qui est devenue un des rares bastions protecteur de nos civilisations, et ce, quelle que soit notre religion ou notre croyance...

Et en tout cas, à la Colombière, c'est le message que je transmets à mes enfants, afin qu'ils ne soient pas totalement perdus au sein de cette forêt de mirages que peut devenir notre société de consommation. Quelques repères dans ce monde un peu sombre, en quelques sortes.