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LA COLOMBIERE

LA COLOMBIERE

ou l'Art de s'emmêler les pinceaux entre Atelier et Vie de famille

Les Plumeaux d'Isa : baby born chez mes calopsittes !

Alors que tous les regards sont braqués vers le couple princier anglais qui attend leur premier enfant, à la Colombière aussi, le printemps apporte son lot de naissances... dans la partie "volière" en tout cas !

Bon, le bébé anglais aurait déjà dû pointer le bout de son nez (et moi je dis : ELLE tout faux ! il a aurait dû pointer bien pointé le bout de son nez !) depuis le 26 avril... donc si ça se trouve, on n'a pas été mis au courant mais c'est déjà chose faite...

Le 27 avril... une date clé à la Colombière

A la Colombière, par tradition et par un jeu de circonstances des plus mystérieux, les naissances ont toujours eu lieu ... le 27 avril !

Je parle des animaux de la Colombière, hein, pas des enfants ! Même si j'en ai deux sur le lot qui sont du mois d'avril quand même... et moi, qui suis très près juste derrière (mais je ne vous dirais pas la date, na !).

Mon chat préféré (enfin, celui auquel je suis la plus attachée et il me le rend bien) s'appelle Léo... et il est né... le 27 avril !

Toutes mes dernières couvées d'oisillons depuis trois ans maintenant ont éclos... un 27 avril !

Bon... ma belle mère aussi est née le 27 avril mais ça, c'est une autre histoire...

Du coup, cette année, les choses n'ont pas changé : les oeufs de la seule couvée que j'attendais ont éclos... le 27 avril !

Seulement voilà : si les oeufs éclosaient bien tous le 27 avril, les suites n'étaient jamais les mêmes, et vous allez comprendre pourquoi.

La petite histoire de mes calopsittes

Je vais vous parler de... calopsittes ! alors vu qu'il n'est pas donné à tout le monde de comprendre de quoi je vous parle, je vous montre en photo : voilà, une calopsitte, c'est cet oiseau là....

Alors au passage, on ne se dispute pas pour l'orthographe : certains l'écrivent calopsitte, un L et deux T, et d'autres, avec deux L... pour mieux voler ! C'est selon ses goûts et ses couleurs...

Un de mes couples de Calopsittes a ce que les spécialistes appellent "un portage génétique des plus intéressants" puisque les parents sont porteur du gène "face blanche", un gène que j'aime tout particulièrement et que j'ai toujours eu le plus grand mal à avoir dans mes volières.

Lorsque j'avais de très grandes volières dans mon ancienne maison, j'avais un seul mâle FB (traduisez : "face blanche") que j'avais appelé "Merlin".

Aujourd'hui, c'est le chat siamois qui s'appelle comme ça !

Malheureusement, je n'ai pas pu garder cet oiseau et j'avais pris la douloureuse décision de le placer chez quelqu'un de confiance, car il n'était pas apprivoisé et beaucoup trop bruyant pour ma nouvelle maison...

Un autre de mes regrets, c'est que, faute d'avoir pu lui trouver une femelle ayant des gènes semblables, il n'avait jamais eu de petits comme lui.

Il y a quelques années de cela, j'ai acheté à la foire de Beaucroissant un mâle au plumage "arlequin", parce qu'il chantait merveilleusement bien et semblait en grand danger dans cette vilaine cagette en bois où le contenait son éleveur... au demeurant fort douteux... Je ne supporte pas de voir ces pauvres animaux exhibés de la sorte, par des chaleurs impossibles, dans des conditions inhumaines...

Je ne parviens tout simplement pas à comprendre comment on peut encore laisser faire des choses pareilles, et vu le monde qui se presse dans les allées chaque année, je crains bien que ce ne soit jamais remis en question...

Bref ! Ce jour là, je revenais à la maison avec un nouveau pensionnaire, que je décidais de nommer "Rang". Il avait une patate d'enfer (qu'il a toujours !) et très rapidement, il a pris ses marques, s'octroyant le rôle de ce que je nomme par expérience "L'alarmeur". Autrement dit, quand quelque chose se passe, ou que quelque chose passe devant la volière ou dans la cour, il donne l'alarme.

Mon couple de calopsittes : "Rang et Kruik"

Dans chacune de mes volières, j'ai toujours eu un oiseau qui prenait ce rôle là. Toujours. Pas sûr que les autres éleveurs aient constaté la même chose, ou alors ils s'en fichent royalement, mais moi, j'ai toujours trouvé ça très amusant.

Moins quand "l'alarmeur" pique une crise pour pas grand chose, mais bon, au moins, ça me permet de vérifier et de voir ce qu'il se passe...

Donc notre ami "Rang" a un plumage dit "Arlequin" ou encore "panaché", c'est à dire qu'il a plein de motifs différents sur le plumage, qui à la base est de couleur beige clair, que l'on appelle dans le jargon "lutino".

Vu que j'ai perdu la moitié de mon auditoire... photo !

"Rang" a très vite trouvé une copine dans la volière... elle s'appelle "Kruik" et c'est une femelle lutino/cinnamon, dont je ne connais pas le portage parental.

Mais très clairement, le mélange de leurs gènes a donné une particularité génétique des plus intéressantes, puisque les petits qui ont commencé à voir le jour présentaient tous une caractéristique typique :

ils étaient recouverts d'un duvet de couleur... blanche !

Pourquoi autant d'engouement ? Parce que, normalement, pour les autres portages, le duvet des oisillons est de couleur jaune, comme les poussins des poules ou bien, les canetons. Jaune et non pas blanc.

Sauf que. Très vite, j'ai compris que ça ne se passerait pas bien du tout... les petits au duvet blanc étaient systématiquement mis de côté et laissés à une mort inéluctable.

Des poussins au duvet... blanc comme la neige

J'avais beau faire, rien à faire... les parents refusaient tout net de s'en occuper. Au début, avec mes maigres connaissances, j'ai pensé que c'était dû au duvet blanc. N'ayant pas l'habitude de la chose, les parents privilégiaient les "jaunes", probablement en pensant qu'un tel duvet ne pouvait être le résultat que d'une malformation, et qu'il ne fallait donc pas s'investir avec de tels petits...

Mais chaque année, ça recommençait. Les parents ne semblant pas s'habituer à une telle différence. Les oisillons jaunes étaient bien nourris et menés au sevrage sans difficulté, les oisillons blancs étaient mis de côté et mourraient tous.

J'ai même suspecté à un moment une maladie qui sévit assez souvent dans les élevages : la Candidose. Les parents étant porteurs sains de la maladie, ils la transmettent à leurs petits qui eux, n'ont aucun moyen de s'en défendre.

Mais j'ai également rejeté cette option, en me disant : pourquoi les petits blancs en seraient ils atteints et pas les jaunes ??? Bref j'étais dans l'impasse.

Et je le suis toujours cette année !

Rien ne s'est passé comme d'habitude

Avec le froid que nous avons eu et malgré le fait que les nichoirs soient en intérieur, les parents n'ont pas mené cette couvée mieux que les précédentes, bien au contraire... lorsque je suis intervenue, trois jours après avoir constaté que le premier oisillon était né, c'était l'hécatombe à l'intérieur du nichoir : deux petits décédés, un moribond et un seul survivant...

Après avoir copieusement interpellé les parents sur leurs incompétences et autres traits de caractères que la politesse m'interdira de reproduire ici (oui, je sais, ce ne sont que des piafs et ça ne sert à rien, mais je suis comme ça !), j'ai enlevé tous les petits corps et fait le tri à la lumière au salon...

Verdict : des deux survivants, l'un était moribond. C'était le plus petit, probablement le dernier né. Duvet jaune pourtant... le premier oisillon dont j'avais constaté la naissance le 27 avril était lui aussi ... jaune ! Et il avait pourtant été laissé à l'abandon, ce qui avait provoqué son décès très rapidement. Et comme d'autres étaient nés après lui, je ne m'étais pas inquiétée puisque j'entendais constamment des pépiements dans le nid...

Erreur fatale !

Pour ma défense, je dirais que j'essaye toujours, dans la mesure du possible, d'intervenir le moins possible dans le déroulement des naissances. Je laisse les parents gérer, surtout quand ils sont jeunes, ils sont déjà assez stressés comme ça. Sauf que, là, ça n'a pas fonctionné comme prévu...

Branle bas de sauvetage à la Colombière

Nous avons une couveuse à la maison, et heureusement d'ailleurs, car sans elle, je ne parviendrais à rien. C'est mon mari qui l'a fabriquée, avec un cordon chauffant pour reptile, branché à une sonde et à un programmateur. Une petite merveille.

J'ai donc placé mes deux oisillons en couveuse, et dans l'urgence, je me suis préparée à passer une nuit blanche, vu la taille des pious, j'étais partie pour un nourrissage et des soins pour toute la nuit, avec une intervalle maxi de deux heures entre chaque séance...

Et c'est quand le réveil sonne à trois heures du matin qu'on se dit qu'on a passé l'âge de faire certaines choses !

Dès les premières heures, le petit jaune n'a pas survécu et est allé rejoindre ses deux frères disparus... Restait le dernier... il avait été le seul à avoir été nourri par les parents avant que je ne le prélève du nid. J'aurai pu le laisser, me direz vous, mais connaissant mes plumeaux, je n'ai pas voulu prendre le risque de trouver un nouveau cadavre le lendemain matin. Surtout que les températures baissaient encore davantage et que, sans soutien calorique, il n'aurait pas passé la nuit.

Une technique bien rôdée

Toutes les deux heures, je l'ai nourri, j'ai donc commencé vendredi 3 mai en soirée, et j'ai continué vaillamment toute la journée d'hier ainsi que toute la nuit encore. J'en suis presque à 48 heures, et pour l'instant, je croise les doigts, les choses ont l'air de bien se passer.

Le nourrissage se passe très bien, ma hantise à cet âge, c'est ce qu'on appelle "un blocage de jabot", autrement dit, l'oisillon ne digère plus rien, la nourriture se bloque au niveau du jabot, provoque une infection et tue le petit...

J'ai toujours également le souci qu'ils évacuent bien leurs déchets, pour les mêmes raisons. Et tous ces problèmes sont souvent liés à une seule cause : le refroidissement. D'où la couveuse, qui maintient l'oisillon à 35 C°, pour que tout se passe au mieux.

De mon côté, je tiens le coup. Merci les années d'allaitement de mes propres bébés qui m'ont appris à me réveiller à la demande et à me rendormir aussi sec ! Heureusement pour moi, ça ne durera que quelques jours, et d'ici peu, l'oisillon pourra tenir de minuit à six heures du matin sans manger, je pourrais récupérer à ce moment là.

Et vous savez pourquoi je fais tout ça ???

Parce que, ce fameux oisillon seul rescapé, à mon grand étonnement...

il est blanc !

Et eux, je les aime trop pour ne rien tenter, alors au diable ma fatigue, j'espère réussir ma mission, même si il est encore bien trop tôt pour crier victoire.

Le nourrissage à la main : uniquement pour sauver !

Pour tous ceux qui seraient à la recherche d'une énième technique pour faire de l'EAM (Elevage A la Main), vous pouvez passer votre chemin, je ne vous dirais rien de plus.

Pourquoi ? Parce que je n'aime pas ça.

Surtout parce que, dans pratiquement tous les cas de figures, c'est uniquement pour se faire de l'argent sur le dos des oiseaux...

Je ne pratique l'EAM que pour sauver des couvées en perdition. Et je ne l'ai pas fait systématiquement, je laisse souvent faire... la nature. On n'aime ou on n'aime pas cette philosophie, tant pis, je l'assume.

Mais quand je le fais, je le fais bien. J'ai acquis une certaine expérience et je me documente énormément, je discute aussi beaucoup avec d'autres éleveurs, et je fais le tri dans tout ça. Car certaines méthodes, même d'éleveurs, ne me plaisent pas non plus.

Après, les oiseaux, c'est très particuliers.

J'ai bien conscience que, pour qui n'a pas l'habitude, un oisillon tout nu, sans plumes, à la peau translucide et aux yeux fermés est tout, sauf séduisant ! On est bien loin de l'attrait irrésistible qu'exercent sur nous les bébés mammifères. Mais moi je les ai toujours trouvés craquants quand même. Et surtout, avec l'expérience, on se projette et on sait à quoi ils ressembleront à l'âge adulte, ça aide à passer la première impression de rejet et on comprend tout de suite mieux l'expression : "Vilain petit canard" !

J'avais cependant envie de vous faire vivre cette aventure en direct, au fil des semaines, parce que c'est le genre d'expérience qui n'arrive pas tous les jours et qui est très enrichissante, de mon point de vue... en espérant que tout se passe au mieux... et que ce sera la plus belle aventure de l'année !

Amicalement,

Isa

 

EDIT le 13/05/19 : Piou est toujours là parmi nous mais ce n'est pas la grande forme... son poids ne décolle pas et il a de grandes difficultés à digérer correctement dans des délais corrects, ce qui fait qu'il aggrave encore plus son retard de croissance... je n'ai aucune idée de ce que sera son avenir et il y a même certains matins où je suis plus que sceptique... mais on s'accroche, on va tout faire pour le sauver, sans aucune garantie hélas... de ce fait, j'ai décidé de suspendre les compte-rendus et de ne pas "m'amuser" avec le sujet... s'il parvient à grandir correctement, je vous en reparlerai mais pour le moment, je préfère garder mon énergie à son sauvetage plutôt qu'à rédiger des posts à son sujet. Ne m'en veuillez pas.

 

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