LA COLOMBIERE

11 Octobre 2018

Bonjour !

Les premières vacances de l'année arrivent et se pose alors le moment de faire un premier bilan en cette fin de premier trimestre.

L'année 2018 aura donc été une année importante pour les loulous de la Colombière : le grand passe son bac, le deuxième vient de faire son entrée au lycée, les deux petits derniers, c'est au collège.

Et comment ça se passe, alors ?

Si je vous dis : j'en ai déjà ras le bol, au mois d'octobre, vous y croyez, vous ?

Moi qui leur disais, rassurante à fond, très sûre de moi : "Ne vous inquiétez pas, les Jujus, votre institutrice n'était pas sympa, l'an prochain ce sera complètement différent, et même si certains profs ne le seront pas davantage, vous en aurez plusieurs de différents, et une heure de cours, même avec un professeur désagréable, ça passe toujours plus vite qu'une journée complète !".

J'aurai mieux fait de me casser une jambe, comme dit le dicton populaire.

Premier casse tête dès la première semaine : entre l'emploi du temps qui ressemble à une passoire ou qui est tellement mal organisé qu'on se demande combien d'années d'étude ceux qui l'ont pondu ont suivi... entre les horaires de transport scolaire plus qu'approximatifs, au point que certains bus ne sont jamais passés ou bien que les chauffeurs ne connaissent pas les circuits et me déposent les gamins à l'autre bout du pays, les obligeant à rentrer à pied le long de routes dangereuses... entre certain prof déjà sadique de base (ah, ben non en fait : c'était déjà comme ça l'an dernier, Virgil et Audrick en ont fait les frais, je dirais même plus que la brave dame en question s'est même perfectionnée dans le domaine !!! j'en parle plus loin) et l'équipe pédagogique qui a presque entièrement changé, et ce n'est pas en bien... entre les prises de tête et les prises de gueule...

je dirais que, dans l'ensemble, l'année a bien débuté !!!

Pourtant, les jumeaux sont mes deux derniers enfants à intégrer le collège, où sont déjà passés tous leurs aînés. Ils ont même encore deux frangins dans la classe supérieure qui leur ont ouvert la voie et veillent discrètement (ou distraitement, au choix) sur les deux poussins, histoire qu'ils ne se fracassent quand même pas trop dans ce nouvel environnement.

Alors, je devrais être normalement plutôt détendue.

Alors, pourquoi ce n'est pas le cas ?

Pas très difficile à expliquer : la nouvelle équipe ne me plaît pas du tout. Nouveau proviseur, nouveaux pions, nouvelles règles, stupides, procédurières, bêtement administratives, et des nouveaux interlocuteurs bornés, bouchés, qui pratiquent l'art du "les parents ont toujours tort" avec beaucoup de brio, appliquant quoi qu'il arrive un règlement sévère et abusif, tout en voulant nous faire croire que c'est indispensable au bon fonctionnement de l'établissement mais que nous restons partenaires quoi qu'il arrive et qu'ils comptent sur nous pour les soutenir dans leur démarche.

Sauf que, je ne soutiendrai JAMAIS un abruti de pion qui menace un gamin de 10 ans terrorisé d'une sanction injuste et stupide parce qu'il manque un numéro de contrat d'assurance dans un carnet de correspondance !!!!

Document dûment remis en mains propres au prof principal, pas fichu de communiquer avec son administration en temps et en heures et qui n'en a rien à faire, malgré nos multiples demandes...

En quinze jours, Virgil avait déjà une dizaine de camarades de classe collés pour ce genre d'oubli... On marche sur la tête, là !

Obligée de monter au créneau, de passer pour une folle agressive, se faire traiter comme une moins que rien, une mère abusive et surprotectrice, entendre dire que mes enfants sont des menteurs ou des trouillards, c'est au choix au gré de la conversation, par une personne qui vous fait bien comprendre que c'est ELLE qui commande, que vous êtes une moins que rien et que vous vous plierez au règlement quoi qu'il arrive !

Elle commence tellement bien, l'année scolaire que, après avoir cherché mon plus jeune fils pendant plus d'une heure suite à une alerte "fuite de gaz" aux alentours de l'établissement, qui a été gérée n'importe comment, j'ai eu tellement peur, j'ai été tellement en colère, que j'envisage carrément de changer les quatre enfants de collège l'an prochain !

Le gamin a été envoyé en pleine zone dangereuse par une pionne stupide et tellement débile qu'elle appliquait les consignes qu'on lui avait données sans même réaliser qu'en procédant ainsi, si vraiment il y avait eu une fuite de gaz voire même une explosion, elle envoyait les enfants droit au drame... sans parler du fait que mon fils s'est retrouvé côté centre ville, qu'il ne connait pas du tout, qu'il a eu peur, il a paniqué et c'est une dame qui l'a raccompagné au collège parce qu'il pleurait à chaudes larmes sur le trottoir, ne sachant pas que faire, que décider, où aller...

Suite à mes multiples plaintes, tout le monde au collège a reconnu que c'était inadmissible, mais personne ne s'est excusé ou n'a semblé affecter par cette histoire. Sauf mon fils. Que j'ai été obligée malgré moi de bousculer un peu, pour l'obliger à comprendre qu'il aurait dû se prendre en main, protester et tenir tête aux adultes, ne pas faire confiance aux adultes.

NE PAS FAIRE CONFIANCE AUX ADULTES !

Vous vous rendez compte, vous aussi, ce que je suis obligée de dire et d'écrire ? C'est une conception qui va à l'entière opposée de ce que je prône habituellement. Moi qui dis à mes enfants d'obéir aux adultes qui les entourent, que j'ai confiance en ces personnes, sinon je ne leur confierais pas mes enfants, qu'ils peuvent eux aussi avoir confiance, que tout va bien...

Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, donc nouvelle règle : je me suis retrouvée à expliquer aux enfants qu'ils doivent être méfiants, réactifs, interrogateurs, qu'ils ne doivent pas prendre pour argent comptant ce que ces adultes leur disent mais qu'ils doivent réfléchir par eux mêmes et décidés s'ils peuvent leur tenir tête pour leur sécurité ou bien s'ils doivent obéir sans discuter...

Et qu'il y a du boulot ! La plupart des décisions de cette nouvelle équipe sont stupides et pas vraiment réfléchies, elle veut surtout se faire obéir coûte que coûte, et que les enfants rentrent dans le moule, par la force s'il le faut... Je dois apprendre à mes enfants que, ces gens là supposés les aider à grandir et à se former intellectuellement sont en réalité pas vraiment au niveau et qu'il vaut mieux douter de leurs dires et de leurs compétences si ils veulent progresser dans la vie.

Le truc que je n'avais jamais envisagé jusqu'à présent.

Là, je me demande comment les enfants arrivent à gérer autant de stress ??? Oui, je sais, la vie, c'est pas drôle, c'est pas tendre, ils en verront d'autres. Sauf que je ne suis pas d'accord : la vie, c'est peut être dure, mais c'est pas une raison pour laisser tout faire et surtout, laisser des adultes irascibles et frustrés faire tout ce qu'ils veulent, en imposant leurs vues et leurs règles, face à des enfants qui sont tout simplement dépassés et pas vraiment préparés à autant de bêtise humaine.

Je vous parle également de la prof d'une des matières les plus importantes de leur scolarité qui se contente de faire ses cours, TOUS SES COURS, en vidéo sur YouTube, à visionner et à recopier à la maison et qui refuse de les aider durant les longues heures de soit disant cours où ils ne font que bouffer des exercices, des exercices et encore des exercices ?

"Débrouillez vous tout seuls, vous êtes sensés savoir le faire !"

Et comme si ça ne suffisait pas, ils en ont encore à faire à la maison, nous passons des heures sur les devoirs, alors que je n'avais jamais eu à intervenir jusqu'ici avec leurs frères. Et non, les jumeaux ne sont pas plus bêtes ou moins doués, ils ont le même niveau qu'eux à leur âge.

C'est normal, ça ? Je passe tout mon temps à les aider, nous mobilisons tous les écrans à la maison pour qu'ils puissent faire leurs devoirs, ainsi que toute notre énergie, à tous, car les frangins essayent d'aider eux aussi, pour que les jumeaux arrivent à tout faire.

Et moi, je suis désormais en mesure de faire les cours de cette prof, vu que je me tape toutes les vidéos moi aussi, et que c'est moi qui explique leurs leçons aux enfants pour qu'ils puissent ensuite faire leurs devoirs.

J'envisage presque de leur faire la classe à la maison !

On a déjà protesté, plus ou moins diplomatiquement, en arguant notamment que tous les enfants n'avaient pas accès à un ordinateur chez eux, ou à une connexion internet de bonne qualité. La prof en question a répondu qu'ils n'avaient qu'à s'organiser et utiliser la salle informatique du collège pendant leur temps libre... le tout avec un sourire carnassier.

Pour ce qui est de lui demander de respecter les horaires et d'arrêter d'empiéter systématiquement sur le temps de récréation, je crois qu'il faudra crier plus fort, même si je sais que c'est cause perdue, rappelez-vous, on la connait bien dans la famille, les deux plus grands l'avaient également l'an dernier et ils arrivaient systématiquement en retard au cours d'après, à un point que mêmes les autres professeurs avaient laissé tomber.

C'est pour ça que je vous disais aussi, sûre à 200 %, qu'elle était encore montée en puissance niveau sadisme ! J'avoue que, YouTube, j'y aurai pas pensé, moi...

Alors le collège, comment ça se passe ?

Malgré toutes mes précautions et tout ce que j'ai pu anticipé pour leur facilité la vie, je me rends bien compte que les enfants n'y sont jamais préparés, surtout pas à l'école, et le collège, c'est la fosse aux lions. Les grands essayent de rassurer et d'encourager les petits, mais ils ne leur disent qu'une seule chose en réalité : "serrez les dents, ça va passer, et au lycée, ça ira mieux...".